Un tiers des français bénéficie des soins palliatifs un an avant leur décès : des chiffres encourageants mais disparates

Publié le 12 Déc, 2017

Une étude, publiée le 12 décembre par Santé publique France[1], révèle que 29% des personnes décédées « en 2013 ont été hospitalisées en soins palliatifs » l’année précédant leur mort.

 

Cette étude « inédite » a été effectuée sur la base des données médicales de 60% des 569 000 décès français de l’année 2013. Les personnes ayant bénéficié de soins à domicile n’ont pas été prises en compte.

 

Les auteurs notent que « le recours aux soins palliatifs diffère considérablement en fonction des pathologies ». Si en général, 29% de la population a intégré un service de soin palliatif, la proportion passe à 62,5% pour des personnes atteintes de cancer du poumon ou 53% pour le cancer du côlon, mais il tombe à 24 % pour des personnes décédées à la suite d’un accident vasculaire cérébral aigu ou de sclérose en plaques. Seules 17 % de personnes atteintes d’une insuffisance cardiaque en ont bénéficié, 23 % pour celles souffrant d’une sclérose en plaques, et 17 % pour les patients atteints de démence.

 

L’accès aux soins palliatifs est également inégal en fonction des âges : un tiers des moins de 15 ans en a bénéficié contre « 40 % des 55-65 ans, 39 % des 65-74 ans » et « 13 % pour les plus de 95 ans ».

 

D’après la Sfap en août 2017, « on compte dans le pays 157 unités de soins palliatifs », 447 équipes mobiles dont 19 spécialisées en pédiatrie, et 352 associations de bénévoles. Cependant des inégalités sont palpables entre les régions : l’Île-de-France possède 31 unités de soins palliatifs, quand le Limousin n’en compte qu’une.

 

La présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), Anne de la Tour, réagit : « Il est choquant que les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, de démence ou de maladies neurodégénératives aient moins accès aux soins palliatifs que les malades atteints de cancer ». Si « le lancement conjoint d’un plan cancer et d’un plan pour le développement des soins palliatifs a eu des répercussions très positives sur la prise en charge des personnes malade d’un cancer, ainsi que sur le rapprochement entre cancérologues et soins palliatifs », elle considère que cette démarche positive doit s’étendre à d’autres pathologies.

 

En 2060, on estime qu’une personne sur trois sera âgée de plus de 60 ans, contre 23% en 2013. En 2015, la ministre de la santé, Marisol Touraine, avait débloqué 190 millions d’euros dans le cadre du plan national pour les soins palliatifs. D’ici 2018, l’objectif à atteindre est d’un lit de soins palliatifs pour 100 000 habitants.

 

[1] Réalisée par des membres de la Caisse nationale d’assurance maladie, le CHU de Besançon et le Centre national de soins palliatifs et de la fin de vie.

 

La Croix, Loup Besmond de Senneville (12/12/2017)

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