Un tatouage comme directive anticipée de fin de vie ?

Publié le 4 Déc, 2017

Dans un hôpital de Miami (USA), un homme de 70 ans a été hospitalisé d’urgence, il était « inconscient et avec un taux d’alcoolémie élevé », sans papier d’identité sur lui. Un tatouage sur son torse, associé à sa signature, a plongé l’équipe médicale dans l’embarras quant aux soins médicaux à lui fournir : « Do Not Resuscitate[1] ».

 

Les médecins « fidèles à leur serment d’Hippocrate, on initialement décidé de “ne pas respecter” la consigne gravée sur la peau de l’homme ». Après administration des « soins de base » correspondant à son état critique, les médecins, « tout de même interpellés par son tatouage », ont demandé conseil à un comité d’éthique.

 

L’hésitation de l’équipe médicale était liée à la signification du tatouage. S’agissait-il de « souvenirs permanents ou de décisions malheureuses, prises quand la personne était sous l’influence de l’alcool » ? L’équipe médicale avait surtout vécu un précédent en 2012 : « un homme de 59 ans avait été hospitalisé avec la mention “N.P.R.”[2] sur sa poitrine » alors que dans son dossier médical « détenu par le département de la santé », aucune mention n’était faite de sa volonté de ne pas être réanimé. L’homme avait confirmé par la suite qu’il « n’avait jamais pensé que quelqu’un le prendrait un jour au sérieux » et qu’il « pensait faire retirer son tatouage ».

 

Le comité d’éthique saisi a cette fois-ci conseillé de « prendre ce message en considération », comme une forme de directive anticipée. Après identification, le dossier médical du patient a confirmé son tatouage. Le personnel médical n’a donc pas procédé à une réanimation cardio-pulmonaire, l’état du patient s’est « rapidement dégradé » et l’homme est décédé peu de temps après.

 

[1] Ne Pas Réanimer.

[2] Ne Pas Réanimer.

Le Monde (02/12/2017) ; Jean-Yves Nau (02/12/2017)

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