Dans une étude publiée par la revue Nature, des chercheurs de l’Institut Salk[1] décrivent une technique permettant de convertir directement les cellules naturellement présentes dans une plaie cutanée ouverte en nouvelles cellules cutanées, grâce à la reprogrammation des cellules blessées en cellules souches.
Lors de la cicatrisation des plaies cutanées, l’étape critique concerne la migration de cellules souches de la peau, les kératinocytes basaux, au niveau de ces plaies. Ces cellules synthétisent la kératine, protéine qui assure à la peau sa propriété d’imperméabilité et de protection extérieure. Elles sont également précurseurs des différents types de cellules cutanées. Mais lorsque le patient souffre de grande plaies graves telles que des ulcères cutanés, il n’y a plus de kératinocytes basaux. Et à mesure que ces plaies guérissent, les cellules qui se multiplient à son niveau sont des cellules mésenchymateuses, qui ne permettent pas la reconstruction d’une peau saine. Elles interviennent principalement dans la fermeture de la plaie et l’inflammation.
L’équipe a donc cherché à convertir ces cellules mésenchymateuses en kératinocytes basaux in situ, sans prélever les cellules pour les cultiver in vitro. Ils y sont parvenus chez la souris à l’aide quatre facteurs de reprogrammation : les blessures ont donné naissance à une peau saine en 18 jours. En tant que test initial, les résultats sont « très prometteurs ». Les chercheurs sont optimistes et estiment que leur approche pourrait non seulement réparer les lésions cutanées mais aussi « contrer les effets du vieillissement et aider à mieux comprendre le cancer de la peau ».
Radio Canada, Alain Labelle (11/09/2018)