Des chercheurs de l’institut Pasteur ont développé un nouveau modèle d’organoïde d’ovaires humains, appelé aussi « ovaroïde », à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPS). Les scientifiques ont présenté leur recherche lors du premier congrès conjoint de la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique (ESPE) et de la Société européenne d’endocrinologie (ESE).
Ces travaux pourraient aider à mettre au point des traitements pour les pathologies dans lesquelles ces organes ne se développent pas ou ne fonctionnent pas correctement.
Etudier les variations du développement génital
Au cours du développement de l’embryon humain, les gonades commencent généralement à se former vers quatre semaines, devenant des testicules ou des ovaires vers six semaines. Il arrive cependant que les chromosomes sexuels d’un individu ne correspondent pas à « son sexe gonadique ou anatomique », des maladies rares connues sous le nom de variations du développement génital (cf. Variation ou Anomalie du Développement Génital : comment œuvrer pour le bien de l’enfant ?).
Ces pathologies sont rares (environ 1 sur 4 500), et des formes « plus légères » apparaissent chez environ 1 personne sur 200. Au cours des 15 dernières années, les chercheurs ont identifié un nombre croissant de gènes impliqués dans « le développement atypique des gonades ».
Recourir aux iPS
Pour comprendre le développement des gonades et les maladies associées, les chercheurs ont différencié des cellules souches pluripotentes induites humaines en cellules de type granulosa – un type de cellule somatique ovarienne qui aide à la croissance et à la maturation des ovules – et en cellules de type cellules germinales primordiales. Ensuite, ils ont combiné les deux populations de cellules pour former des ovaroïdes humains qui reproduisent « les principaux aspects structurels et fonctionnels des follicules ovariens ».
Bien qu’il existe d’autres modèles d’ovaroïdes (cf. Un premier organoïde d’ovaire entièrement humain), c’est la première fois que des cellules de type granulosa et des cellules germinales primordiales sont générées ensemble, sans introduction de facteurs de transcription exogènes [1], pour produire des organoïdes. Les chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec l’Institut Francis Crick, avaient déjà développé des cellules somatiques de testicules à partir d’iPS.
[1] « Les facteurs de transcription sont des protéines qui se lient à des séquences d’ADN spécifiques et activent ou désactivent les gènes voisins. L’utilisation de facteurs exogènes peut donc annuler le programme génétique inné des cellules, ce qui rend les populations dérivées inadaptées à la modélisation des maladies », explique le Dr. Anu Bashamboo, auteur principal de l’étude.
Source : News medical, European Society of Endocrinology (11/05/2025)