En France, la gestation par autrui est interdite. Cependant, depuis le début du confinement, la voix de parents d’intention se fait entendre : « leurs enfants sont nés ou à naître » en Ukraine, mais les frontières fermées les empêchent de voyager pour aller « récupérer leur commande ». Pour passer outre, « les ministères des Affaires étrangères doivent adresser une note diplomatique ». Si la Suède et le Royaume-Uni se sont pliés à ces exigences, la France refuse.
Lundi 27 avril, un couple de Parisiens, dont le bébé est né la semaine dernière, a saisi le tribunal administratif contre l’État français. « Le tribunal administratif de Paris a quarante-huit heures pour statuer. »
« Si la détresse de ces personnes est réelle, sommes-nous interdits de réflexion ? » demande la Juriste, Aude Mirkovic qui constate que « la GPA ne fait que révéler la désagrégation du lien social à laquelle conduit la réduction du droit à un produit de la volonté, générale ou individuelle ». Elle interroge : « Qui sont donc les victimes, dans ces histoires: ceux qui ont commandé à une femme l’abandon de l’enfant qu’elle a porté, et parfois même conçu ? Qui ont rendu la maternité de l’enfant illisible, éclatée entre donneuse d’ovocyte, gestatrice et commanditaire, jusqu’à l’effacer pour certains ? Les mêmes qui ont planifié la séparation de l’enfant de la femme l’ayant porté, l’exposant au choc traumatique majeur de la blessure d’abandon ? Ces dégâts-là, l’enfant les subit à chaque GPA, confinement ou pas, et l’amour promis ne les fait pas disparaître. »
En attendant la décision de la Cour, les bébés sont pris en charge « dans des pouponnières tenues par les cliniques locales ».
Ouest-France, Alexis Duclos (29/04/2020) ; Valeurs actuelles (25/04/2020)