A 72 ans, les Britanniques M. et Mme K. ont été autorisés à devenir parents grâce à une mère porteuse en Californie. L’enfant âgé à présent de 14 mois a été conçu grâce au sperme de M. K. et à l’ovocyte d’une femme anonyme.
Une décision qui entend faire jurisprudence
Le juge aux Affaires familiales du Tribunal de grande instance s’est prononcé en faveur du couple le 28 mars, en livrant ce jugement au public car il « soulève une importante question éthique concernant la famille et pourrait servir de recommandation aux autres couples qui voudraient avoir recours à un contrat de GPA à l’étranger ».
Le juge reconnaît comme « indéniable » le fait que l’enfant, B., sera vraisemblablement orphelin avant sa majorité. Les droits parentaux sur l’enfant ont malgré cela été accordés au couple K. au motif qu’« en l’espèce, B. n’a pas d’autre tuteur légal ».
M. et Mme K. ont eu un premier fils, après plusieurs tentatives de FIV, qui est décédé d’un cancer en 2020 à l’âge de 26 ans. Ils auraient repris courage grâce à des récits de couples qui ont réussi à surmonter le décès d’un enfant en étant à nouveau parents. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’avoir recours à un contrat de gestation par autrui en Californie, déboursant l’équivalent de 180.000 euros auprès d’une agence.
Conscients de leur âge avancé, les époux K. ont nommé des tuteurs qui les remplaceront si leur décès survient avant la majorité du garçon : M. et Mme Q., âgés d’une trentaine d’années, étaient des amis du fils décédé de M. et Mme K.
Une question irrésolue depuis déjà 10 ans
C’est en 2017 que la question s’est posée pour la première fois publiquement au Royaume-Uni, après que la galeriste Dame Julia Peyton-Jones a fait appel à une mère porteuse à l’âge de 64 ans. En juillet 2024, un Ecossais de 72 ans a été légalement reconnu comme le père d’un enfant née d’une mère porteuse en Oklahoma.
D’après des données officielles, près de 300 hommes âgés de plus de 50 ans ont fait appel à une mère porteuse lors de ces 5 dernières années – et 43 d’entre eux avaient plus de 60 ans.
Le Royaume-Uni n’impose aucune limite d’âge légale pour avoir recours à une gestation par autrui. Lexi Ellingsworth, qui a co-fondé le collectif Stop Surrogacy Now UK, le regrette : « Ces enfants souffrent non seulement de la séparation d’avec leur mère à la naissance, mais aussi, selon toute vraisemblance, du décès de leurs parents légaux alors qu’ils n’ont pas même quitté l’enfance ».
Source : The Times, Sanchez Manning (27/05/2025)