Un Colloque européen du Planning familial : pour lutter contre le recul de l’IVG

Publié le 17 Sep, 2008

Les 19 et 20 septembre prochains, le Mouvement français pour le  Planning familial organise un congrès pour "infléchir le mouvement de recul" de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Europe. Le taux d’IVG en France est de 14,6 pour 1000 femmes en âge de procréer, et de 20 à 22 en Ile de France. La moyenne européenne est de 11,2/1000. Mais le Planning familial s’alarme de ce qu’il appelle la mise en danger de l’IVG : l’Irlande, Malte et Monaco ont des Constitutions qui interdisent de fait l’avortement ; en Italie le Planning familial a dû déposer son bilan il y a quelques mois et 70% des gynécologues font jouer la clause de conscience ; en Lituanie, l’avortement, dépénalisé pour motifs psychosociaux, sera peut-être bientôt "réduit" aux seuls cas de viol ; et puis surtout ce qui inquiète le Planning familial ce sont les mentalités françaises et européennes qui évoluent.

Le Dr Marie-Laure Brival, présidente de l’Association nationale des centres de grossesse et de contraception (ANCIC), remarque ces signes : le fait qu’"une femme enceinte découvre à l’échographie, dès la 12ème semaine d’aménorrhée, un être humain en miniature" ; l’autorisation d’inscription à l’Etat civil d’un fœtus né sans vie ; le désir de maternité tardive qui conduit les femmes à valoriser leur grossesse et à reconnaître l’embryon qu’elles portent comme une personne ; et puis la dimension éthique et religieuse, notamment en Pologne et en Irlande dont le "non" à la Constitution européenne le 12 juin 2008 a été motivé en grande partie par l’avortement, sont autant de réalités qui rendent de plus en plus difficile la reconnaissance d’un "droit à l’IVG, cette dernière renvoyant dans les esprits à un crime".

Le Mouvement du Planning familial invite à la mobilisation pour "inverser ce mouvement de recul" qui "plombe" l’avortement. Déjà en 2002, note Le Quotidien du Médecin, une député européenne recommandait une uniformisation des législations. Le 16 avril 2008, les parlementaires européens ont voté un texte prônant la dépénalisation pour les pays où l’avortement n’est pas autorisé (cf. Synthèse de presse du 17/04/08). Et, en juillet 2008, le comité des Droits de l’Homme des Nations unies a demandé à l’Irlande de dépénaliser l’avortement (cf. Synthèse de presse d’août 2008).

Roselyne Bachelot conclura ce congrès le 19 septembre.

Quotidien du Médecin (Philippe Roy) 17/09/08

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