« Un an après son adoption, la loi sur la fin de vie continue de soulever des interrogations »

Publié le 2 Fév, 2017

« Dormir avant de mourir pour ne pas souffrir. » Ce droit qui a été voulu par les députés Jean Leonetti et Alain Claeys génère aujourd’hui de nombreuses difficultés au sein du milieu des soins palliatifs.

 

En effet, les professionnels s’inquiètent  que « les contours d’application de ce nouveau droit » soient particulièrement flous et qu’il ne transforme des unités de soins en « sedatorium ».

 

A ce titre, Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace de réflexion éthique de la région Ile-de-France, constate une « vraie ambiguïté sur la pratique de la sédation profonde et continue dont les patients n’ont pas forcément saisi les nuances. Certains ont du mal à comprendre qu’on leur refuse ce qui a été présenté comme un droit. Des soignants se trouvent confrontés à des demandes qui ne correspondent pas aux critères de la loi. Dans ce contexte, une partie du milieu des soins palliatifs s’interroge sur sa mission et sur la compatibilité de sa culture d’accompagnement avec le texte ».

 

Le Dr Alain Derniaux, médecin spécialiste des soins palliatifs, constate en outre que « des prescriptions de sédations non conformes aux recommandations  et effectuées sans collégialité (…) peuvent aujourd’hui s’abriter derrière la loi ».  

 

Afin de pallier les difficultés, la Sfap (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs) « vient d’annoncer la mise en place d’un groupe de travail pour répondre à des interrogations et combler des imprécisions qui persistent sur la mise en œuvre de la loi » (cf. Faire dormir un patient n’est pas la solution aux situations d’abandon et de détresses en fin de vie).

Le Figaro, Agnès Leclair (02/02/2017)

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