Trois parents pour un bébé, le débat s’ouvre au Royaume-Uni

Publié le 30 Juin, 2013

 Le gouvernement britannique vient de donner son feu vert à l’ouverture d’un débat au Parlement relatif à une “technique de procréation assistée dans laquelle l’ADN  de trois parents est utilisé pour créer un embryon en bonne santé“. Un projet de loi, en cours de préparation par le gouvernement, devrait être transmis au Parlement l’an prochain. 

Cette technique appelée “FIV trois parents”, a pour but d’éviter la transmission, par la mère, de maladies génétique telles que certaines myopathies, à cause d’un ADN mitochondrial défectueux. (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 1er février 2012). Comment? En remplaçant, chez la mère, 1% de l’ADN mitochondrial défectueux – à l’origine de la maladie – par de l’ADN “sain”, issu d’une donneuse, d’où le terme “trois parents“. A l’origine de cette pratique, le professeur Doug Turnbull, de l’Université de Newcastle. Actuellement, cette technique est légale pour la recherche en laboratoire “mais les embryons obtenus ne peuvent pas être utilisés pour être implantés afin d’obtenir des naissances“. 

Mais la légalisation d’une telle pratique interroge sur de nombreux points, tels que le statut des femmes donneuses (dons gratuits ou rémunérés, anonymat du don…etc) et la question des droits éventuels de ces femmes sur l’enfant à naître. 
Cette annonce a suscité de nombreuses réactions dénonçant les dérives auxquelles la “FIV à trois parents” pourrait mener. David King, directeur de l’organisation laïque Human Genetics Alert, spécialisée dans les questions génétiques, alerte sur les “risques significatifs pour la santé de l’enfant parce que [ce procédé] implique des manipulations de l’embryon qui vont bien plus loin que ce qui se fait actuellement […]. Il franchit la ligne éthique cruciale, acceptée par les gouvernements du monde entier, selon laquelle nous ne devrions pas modifier génétiquement des êtres humains“. Cette technique, a-t-il précisé, ouvrirait la voie à “un marché eugéniste de bébés sur mesure“. 

Le gouvernement britannique a précisé que les Eglises et les autorités de bioéthique seront entendues sur les différents points éthiques que soulève cette pratique.

 

 pourquoi-docteur.nouvelobs.com 29/06/2013 – La Croix (Nathalie Lacube) 28/06/2013 – Lepoint.fr 29/06/2013 – Lefigaro.fr 28/06/2013 – lapresse.ca (Judith Lachapelle) 28/06/2013

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