Au cours de l’été, la presse du monde entier se faisait l’écho du bébé Gammy, trisomique, né par gestation pour autrui et abandonné par ses parents d’intention (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 4 août 2014). The Sunday Telegraph publiait, la semaine dernière, le témoignage d’une femme qui raconte que ce cas d’abandon d’enfant, parce que trisomique, l’a aidée à ouvrir les yeux.
Une des questions que s’est posée Claire Harvey est de savoir “pourquoi les parents d’enfants trisomiques disent que leur enfant est un cadeau?“. Pour elle, la réponse est désormais claire : “Les enfants trisomiques sont simplement des enfants. Ils ne se définissent pas par leur maquillage génétique. Ils sont parfaits“. Et “les familles racontent avec une réelle joie qu’ils sont heureux de leur enfant“.
Elle ajoute : “Il est choquant aujourd’hui de penser que nos grands-parents et les centaines de milliers de génération qui nous ont précédées, ont été confrontés au risque réel qu’un bébé puisse mourir dans les premiers jours de sa vie, naisse difforme ou malade.” Qu’avons-nous gagné aujourd’hui ? s’interroge C. Harvey. Le choix. Le choix d’implanter ou non un embryon, ou encore de mettre un terme à une grossesse. Mais en retour, “quelle garantie aura n’importe quel bébé ? N’importe quel enfant, même le plus parfaitement formé, né en sécurité dans l’hôpital moderne d’une ville resplendissante, ne vient au monde avec une garantie.“
Avec le développement du dépistage des maladies, comme par exemple la recherche de la maladie de Huntington ou encore de gènes relatifs au cancer du sein, et des risques de maladies que peuvent porter les embryons, C. Harvey s’inquiète : “Ne seront-nous pas bientôt dépistés pour l’autisme? Pour l’asthme ?“. Elle “espère que non“.
dailytelegraph.com – The Sunday télépgraph (Claire Harvey) 16/11/2014