François Olivennes, professeur en gynécologie et obstétrique, pourfend dans une tribune du Monde, le retard de la France en termes de performance de fertilité. Il part du constat suivant : la France accuse de piètres résultats de performances dans ses FIV, comparativement à ses voisins européens, à cause de l’interdiction de certaines pratiques, contraignant les couples ou les femmes à se rendre à l’étranger pour satisfaire leur désir d’enfant.
Il identifie trois “scandales” à l’origine du taux d’échec des FIV en France et qui “condamnent potentiellement certaines femmes à renoncer à leur projet d’enfant”. Le premier réside dans la difficulté à “réaliser” un don d’ovocytes. Pratique légale pour permettre à une femme de porter l’enfant “conçu avec le sperme de son mari”, le don d’ovocytes requiert de trouver une donneuse. Selon l’Agence de biomédecine, en 2011, 400 dons d’ovocytes ont été réalisés. Manifestement, le faible taux de succès contraint les femmes à recevoir un don d’ovocytes depuis l’étranger. “Deuxième scandale”, l’impossibilité pour les femmes de congeler leurs propres ovocytes pour anticiper une grossesse tardive. Cette pratique est “restreinte aux femmes qui ont une pathologie ou une maladie mettant en jeu leur fertilité”. Enfin, troisième scandale, celui des femmes seules, “inquiètent de voir leur horloge biologique tourner et [qui] ne veulent pas vivre sans enfants”.
Conclusion, “notre pays reste un petit village gaulois campé sur ses positions rétrogrades et hypocrites”. Hypocrites car ces interdictions creusent une inégalité de fertilité, en constituant une “insupportable sélection par l’argent et donc par le statut social”.
Le Monde (François Olivennes) 18/02/2014