Alors que la décision de la Cour européenne des droits de l’homme concernant la suspension ou non de l’alimentation et de l’hydratation artificielles dont dépend la vie de Vincent Lambert est attendue depuis des semaines, Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris Sud, relaie et analyse l’appel à « Sauver Vincent, tout simplement »[1].
Les amis de Vincent Lambert ont lancé cet appel pour alerter sur « l’instrumentalisation indécente » de sa situation. Emmanuel Hirsch souligne qu’il est d’autant plus important qu’il « prend ses distances avec toute possible assimilation à une position idéologique » et qu’il restitue « figure humaine, sensibilité, présence, à une personne trop oubliée ». Une « étape attendue ». Il participe à ce que puisse « être suscitée et assumée une concertation publique relative aux droits véritables des personnes vivant une réalité proche de celle de M. Vincent Lambert et de ses proches ».
Emmanuel Hirsch rappelle que nous avons des « obligations actuelles à l’égard d’une personne vulnérable à l’extrême » et déplore que la réflexion sur ces obligations ait été occultée par la question de la suspension de l’hydratation et de l’alimentation. « Notre démocratie ne peut pas se permettre la défaite d’abdications et de renoncements là où ses valeurs essentielles sont engagées », déclare-t-il en rappelant l’article 7 de la Déclaration universelle des droits de l’hommme.[2]
Il déclare s’opposer, avec les initiateurs et les signataires de l’appel, au « devoir d’oubli », à la « désertion morale » et à « l’art du renoncement et de l’abandon de manière anticipée ».
Note Gènéthique : Pour soutenir Vincent Lambert et signer l’appel en ligne, cliquez ici.
[1] Pour lire l’intégralité de la tribune d’Emmanuel Hirsch : Vincent Lambert : oubli ou renoncement anticipé ?
[2] “Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants”.
Le Huffington Post (Emmanuel Hirsch), 21/04/2015