Traitement du cancer et infertilité : Des alternatives à la PMA

Publié le 13 Fév, 2017

Une équipe de chercheurs du Massachussetts a constaté que l’hormone antimüllérienne (AMH) pourrait prévenir les dommages causés par la chimiothérapie sur les ovaires. Leurs essais sur des souris mettent en évidence que cette hormone stoppe le processus de maturation des ovocytes dans les follicules ovariens[1]. Cette propriété n’est pas une découverte, mais l’utilisation de l’hormone antimüllérienne pour préserver les follicules lors d’une chimiothérapie est une possibilité jusque-là inexplorée. Les traitements utilisés pour les chimiothérapies épuisent la réserve ovarienne en stimulant ces follicules primordiaux. Des injections d’hormones antimüllérienne pourraient « mettre les follicules en hibernation » durant le traitement. Le processus étant réversible, ces follicules reprendraient leur évolution naturelle après la chimiothérapie. Une alternative à la congélation ovocytaire qui nécessite encore de nombreuses études[2].

 

Au Texas, l’équipe de Brian Hermann a pour sa part mis en évidence que des injections de facteurs de croissance granulocytaires (G-CSF) pourraient prévenir la perte de fertilité masculine post chimio ou radiothérapie[3]. Cette molécule était jusqu’ici utilisée pour prévenir les infections chez ces patients car elle stimule le système immunitaire. Les chercheurs ont mis en évidence qu’elle stimule également la production de nouvelles cellules souches spermatiques. « Cela suggère que le G-CSF pourrait être utilisé comme un traitement rétrospectif de restauration de la fertilité », concluent-ils. Une « solution créative » estime Brian Hermann, qui poursuit les recherches.

 

 

[1] Motohiro Kano, Amanda E. Sosulski, LiHua Zhang, Hatice D. Saatcioglu, Dan Wang, Nicholas Nagykery, Mary E. Sabatini, Guangping Gao, Patricia K. Donahoe, and David Pépin, AMH/MIS as a contraceptive that protects the ovarian reserve during chemotherapy, PNAS Plus – Biological Sciences – Medical Sciences (2017).

[2] L’autre alternative plus invasive consiste en un prélèvement de tissu ovarien en vue d’une greffe post-traitement anti-cancéreux : cf. Elle donne la vie à un petit garçon après une greffe d’ovaire.

[3] Travis Kotzur et al, Granulocyte colony-stimulating factor (G-CSF) promotes spermatogenic regeneration from surviving spermatogonia after high-dose alkylating chemotherapy, Reproductive Biology and Endocrinology (2017).

Medical Daily (1/02/2017); Le quotidien du médecin, Damien Coulomb (13/02/2017)

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