Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ?

Publié le 14 Juin, 2004

Le journal La Croix consacre son supplément Sciences&Éthique à la question : "faut-il dire la vérité au malade ?". Si la réponse affirmative est censée être la plus légitime, l’annonce d’une maladie grave ne répond pas à des critères tout faits.

Le Pr Vincent Meininger, chef de service de neurologie de la Pitié Salpétrière, explique que l’arrivée des traitements a rendu indispensable l’annonce de la maladie au patient. Par ailleurs, l’espoir d’un traitement rend l’annonce de la maladie moins délicate.
Pour le médecin, l’un des principes de l’annonce d’un diagnostic, c’est de sentir ce que souhaite le patient. La vérité "à tout prix" n’est pas une obligation du médecin qui doit respecter la volonté du malade de ne pas savoir. Ainsi, certains patients voudront savoir tout de suite le nom de leur maladie, le temps qui leur reste à vivre, d’autres ne s’attacheront qu’aux traitements à suivre…

Quant à l’annonce du handicap de l’enfant, Régis Devoldère, président de l’Unapei, et le Pr Stanislas Lyonnet du département de génétique médicale (hôpital Necker – Paris) estiment qu’elle doit être faite sachant que la médecine ne connaît pas tout du handicap, "il faut laisser les portes ouvertes pour l’espoir" note le Pr Lyonnet, il faut "parler de l’avenir de manière positive. Sans jamais fermer aucune porte" estime R. Devoldère.
Le Pr Lyonnet explique que le médecin est souvent "tétanisé" par l’annonce qu’il va devoir faire. Certains vont dire la vérité de manière très brutale, prenant le rôle du "méchant médecin", afin de laisser aux médecins qui proposeront telle ou telle prise en charge le rôle des "gentils". Une stratégie, explique le Pr Lyonnet, tout aussi destructive que celle qui consiste à cacher la réalité.

A lire
Dire la vérité au malade, ed. Odile Jacob, de Christine Delaporte, directrice de recherche au CNRS.

La Croix (Pierre Bienvault) 14/06/04

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