A l’image du « right to try » voté aux Etats-Unis en mai dernier, les médecins suisses ont régulièrement recours à des thérapies expérimentales à l’efficacité non prouvée sur leurs patients ne répondant plus à un seul traitement conventionnel. Il peut s’agir de procédures inédites, comme « d’usage détourné de médicaments prévus pour une tout autre pathologie », voire de réhabilitation de vieux médicaments délaissés sur lesquels on porte de nouveaux espoirs.
L’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) a édicté un ensemble de directives fédérales[1] posant les droits et les devoirs des médecins et patients concernés. «Il est important d’avoir une forme d’encadrement autour de ces pratiques qui constituent souvent des solutions d’urgence, explique Samia Hurst, médecin et bioéthicienne. Les malades doivent être conscients que les traitements proposés ne reposent pas forcément sur des évidences scientifiques, mais davantage sur un espoir fondé, et que leur succès n’est donc pas assuré. » Les médecins doivent pouvoir démontrer qu’ils n’ont « pas mis de pression sur le patient dans le but qu’il accepte le traitement pour des raisons autres que son bien » et que « le patient se trouve dans une impasse thérapeutique ». De plus, depuis 2014, « l’autorisation d’une commission cantonale d’éthique est obligatoire pour entamer une étude clinique concernant un traitement expérimental, tout comme le consentement éclairé des personnes y prenant part ».
Le Temps, Sylvie Logean (12/07/2018)