Europe : ”accord secret” sur la recherche sur l’embryon dénoncé

Publié le 30 Sep, 2002

Sept députés européens* ont dénoncé hier l’existence d’un accord secret sur la recherche à partir d’embryons humains. L’accord aurait été passé au cours de la présidence espagnole entre le Conseil, des services de la Commission et la commission parlementaire de l’industrie. L’accord, conclu à l’insu des autres membres du Parlement et des gouvernements des Etats membres de l’Union, viserait à sécuriser l’inclusion de la recherche sur les embryons humains dans le financement de l’Union européenne, méthode pourtant jugée illégale dans plusieurs pays européens.

Sont accusés, l’ancien ministre espagnol de la Recherche, plusieurs membres de la Commission parlementaire sur l’industrie, le commerce extérieur, la recherche et l’énergie (ITRE) et le Commissaire à la Recherche Philippe Busquin. Celui-là même qui avait rejeté le rapport Fiori sur les incidences éthiques, juridiques, économiques et sociales de la génétique humaine.

Le Pr. Bernat Soria, chercheur espagnol de l’Institut de biotechnologie de l’université Miguel Hernandez de Elche (Alicante) a obtenu avant l’été le premier financement de l’Union Européenne pour poursuivre ses recherches sur les cellules souches d’embryons humains. Ces recherches étant interdites en Espagne, il a créé un consortium multinational de 8 laboratoires : un espagnol, 3 anglais, 2 allemands, 1 suisse et 1 belge. Les travaux ont été distribués entre les laboratoires en fonction de leurs législations nationales. L’objet des travaux est de transposer à des cellules souches issues d’embryons humains des techniques mises au point il y a deux ans sur des embryons de souris,
qui visent à transformer ces cellules souches d’embryons en cellules pancréatiques productrices d’Insuline. Les essais cliniques seraient prévus d’ici à 5 ans.

Les sept députés demandent «l’ouverture d’un vrai moratoire, c’est-à-dire permettant au Conseil de réexaminer cette question controversée en décembre 2003, conformément à la procédure existante (art 166.4 du traité CE)». La député française, Elizabeth Montfort, ajoute que «durant cette période, il est du devoir de l’Union de favoriser l’avancée de la recherche sur les cellules souches adultes qui, à la différence de la méthode embryonnaire, et en dehors de tout débat éthique, ne présentent notamment pas de risque de rejet de greffe». * Hiltrud Breyer (Verts – Allemagne), Dana Scallon (Irlande – PPE-DE), Conceptio Ferrer (PPE-DE – Espagne), Elizabeth Montfort (PPE-DE – France), Mario Mauro (PPE-ED – Italie), Bernd Posselt (PPE-DE – Allemagne) et Jose Ribeiro (UEN – Portugal)

Fenetreeurope.com 27/09/02 – Gènéthique 30/09/02

Partager cet article

Synthèses de presse

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs
/ Genre

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs

La clinique Sandyford de Glasgow a décidé d’interrompre la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs ...
« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie
/ Fin de vie

« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

Infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la ...
Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?
/ Fin de vie

Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?

Une femme de 32 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué son grand-père en mettant le feu ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres