Dans le journal Le Monde, Jean-Yves Nau montre quel fondement oppose les responsables de l’AFM à ceux de l’Eglise catholique sur le sujet de la recherche sur l’embryon.
La position de l’Eglise a toujours été la même. Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon vient une fois encore de le rappeler : "pour nous, l’embryon humain n’est pas une chose. Un embryon, on ne peut pas le produire, on ne peut pas le détruire, on ne peut pas l’utiliser, on ne peut pas le trier, non, non, et non !" car c’est "une nouvelle forme inacceptable du pouvoir de l’homme sur l’homme", reprend Jean-Yves Nau.
Depuis que le Téléthon existe, la science génétique a énormément progressé et a permis d’identifier les bases moléculaires de nombreuses affections héréditaires. Au nom des avancées thérapeutiques attendues dans ce domaine, l’AFM a soutenu ces projets et en particulier les recherches menées par le Pr Peschanski sur des embryons porteurs de mutations génétiques pathologiques identifiées par dépistage préimplantatoire (DPI). Jean-Yves Nau remarque le grand silence des chercheurs de l’AFM (consigne de silence ?) et d’ailleurs.
Jean-Yves Nau souligne "le décalage croissant entre le champ grandissant des pratiques diagnostiques et celui des actions thérapeutiques". Sur le DPI, "les responsables de l’Eglise catholique n’ont pas tort de rappeler que les enfants sains, montrés dans ce spectacle qu’est le Téléthon, ne sont en rien des enfants guéris. Une erreur majeure serait ici d’assimiler guérison et tri embryonnaire. Et, sauf à accepter d’entrer dans une phase de régression collective, il importe de maintenir cette distinction".
Les évolutions de la science et de la médecine vont sûrement redonner l’occasion aux responsables catholiques de "rappeler leurs convictions et la noblesse d’un combat qu’ils estiment devoir mener au nom de leur conception de la dignité humaine", estime Jean-Yves Nau.
Le Monde (Jean Yves Nau) 07/12/06