Le dossier Sciences & Ethique du quotidien La Croix revient sur l’évaluation des médicaments avant et après leur arrivée sur le marché et sur les liens entre experts et industrie pharmaceutique.
Le débat du dossier porte sur le bénéfice thérapeutique des nouveaux médicaments.
Christophe Weber, PDG du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) – France, montre que l’industrie pharmaceutique "témoigne d’un haut degré d’innovation" pas forcément en terme de bénéfice thérapeutique mais de confort du patient. Il explique que l’innovation a un coût de plus en plus important pour les laboratoires. Par exemple, GlaxoSmithKline investit quatre milliards d’euros par an dans la recherche et le développement. En moyenne, le coût estimé pour l’industrie pharmaceutique du développement d’un nouveau médicament est d’environ 800 millions d’euros, 20 fois plus qu’il y a 20 ans.
Bruno Toussaint, directeur de la rédaction de la revue médicale Prescrire, constate que chaque année, 80 % des médicaments, présentés comme innovants, n’apportent en réalité aucun progrès sur le plan thérapeutique. "Ils font simplement double emploi avec des médicaments similaires déjà sur le marché".
Mercredi 16 février, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a rendu un rapport sur le renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme. Le rapporteur, Claude Saunier, sénateur des Côtes-d’Armor, y souligne les problèmes de l’indépendance de l’expertise et ceux du financement ou de la transparence des essais cliniques.
La Croix (Pierre Bienvault) 22/02/05