En Suisse, une initiative populaire intitulée « sauver des vies en favorisant le don d’organes » a été lancée le 17 octobre. Elle propose d’introduire dans la loi le principe du « consentement présumé » au don d’organes : « tout individu, s’il n‘a pas exprimé de son vivant son refus, est considéré comme un donneur d’organes potentiel ». Un contact avec la famille est prévu, que le patient décédé soit inscrit ou non sur le registre du refus. Le texte est présenté par la Jeune chambre internationale de la Riviera, « réseau de cadres et entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans, qui compte 70 organisations locales en Suisse ». Le mouvement « a jusqu’en avril 2019 pour récolter 100 000 signatures » et s’appuiera pour cela sur d’autres organisations suisses (cf. La Suisse ouvre de nouveau le débat sur le consentement présumé au don d’organes).
Le sujet fait débat en Suisse, car le nombre de donneurs d’organes stagne[1] et les campagnes de sensibilisation semblent ne pas avoir d’impact. Lorsque survient un décès, « 60% des familles consultées refusent le prélèvement d’organe, contre 30% au niveau européen ». Mais le système de consentement présumé a déjà été rejeté en 2012 : « il n’est pas prouvé que ce régime permette d’augmenter le nombre de donneurs » argumentait alors le ministre de la santé (cf. Don d’organes en Suisse: le principe du consentement présumé du donneur rejeté). Le comité national d’éthique y est également défavorable car « en l’absence du consentement explicite de la personne concernée ou de ses proches, le prélèvement d’organes constituerait ‘une atteinte aux droits de la personnalité’ » estime-t-il. D’autres dénoncent « une ‘instrumentalisation du corps par l’Etat’ ou pire, évoquent un ‘vol d’organe’ ».
[1] 14,2 donneurs post-mortem par million d’habitants par an entre 2012 et 2016.
Le Temps, Céline Zünd (17/10/2017)