Suisse: toujours plus d’assouplissement des conditions d’accès au suicide assisté

Publié le 26 Mai, 2014

L’assemblée générale de la branche alémanique de l’association suisse Exit s’est prononcée en faveur d’une extension de l’aide médicale au suicide pour les “personnes souffrant de polypathologies liées à l’âge“. Dans la plus grand discrétion, Exit ADMD Suisse romande s’était déjà déclarée favorable à une telle proposition le 26 avril dernier. 

Jusqu’à aujourd’hui, “les deux associations proposaient l’aide au suicide pour les personnes atteintes d’une maladie incurable ou en phase terminale“. Elles veulent donc aujourd’hui l’étendre aux personnes qui ne sont pas atteintes d’une maladie incurable. Selon elles, une telle pratique se justifierait par le vieillissement de la population. Concrètement, toute personnes âgées désirant recourir au suicide assisté le pourra dès lors qu’elle souffre de plusieurs maladies, dont aucune ne serait mortelle mais qui limiterait sa vie de manière importante. 

Interviewé sur RTS, le président d’Exit Suisse romande, Jérôme Sobel, a déclaré: “Un médecin peut considérer que c’est une mauvaise idée. Mais si la personne a son discernement, elle est en droit de choisir le moment et le moyen de sa propre mort“. Il ajoute qu’une polypathologie peut concerner, par exemple, “quelqu’un qui est âgé, qui a des problèmes de surdité importants et qui va en plus devenir aveugle“, tout en ne définissant pas le terme “âgé“, un terme qui dépendrait de la personne a précisé la présidente de l’organisation, Saskia Frei. 

Lematin.ch, qui révèle l’information, précise que si “ce renforcement du droit à l’autodétermination reste dans la légalité“, il “dépasse les recommandations de l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM)”

Réagissant à cette annonce, le professeur Christian Kind, président de la commission d’éthique de l’ASSM, a précisé: “C’est un nouvel élargissement du champ d’activités d’Exit. Celles-ci avaient déjà été étendues à des patients qui souffrent de maladies incurables, mais non mortelles à court terme. Elles le sont maintenant également à des personnes qui n’ont pas de maladies incurables“. Il craint “des pressions psychologiques, sociales pour les personnes âgées d’une part, et sur les médecins d’autre part pour assister aux suicides“. 
 

 Lematin.ch 24/05/2014

Partager cet article

Synthèses de presse

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs
/ Genre

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs

La clinique Sandyford de Glasgow a décidé d’interrompre la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs ...
« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie
/ Fin de vie

« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

Infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la ...
Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?
/ Fin de vie

Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?

Une femme de 32 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué son grand-père en mettant le feu ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres