Constatant un recours accru au suicide assisté, la Conférence des évêques suisses vient d’émettre des orientations concrètes pour les prêtres ou les responsables pastoraux accompagnant des personnes qui envisagent le suicide assisté et se tournent vers la communauté ecclésiale.
Le document rappelle en préambule que l’Eglise est fermement opposée au suicide assisté. Elle invite néanmoins à « accompagner les personnes souffrantes avec amour et charité » et rappelle qu’ « assister les malades n’est pas une option dans l’agir du chrétien ». Aussi, le document aborde « à l’aide d’exemples concrets de la pastorale, les questions qui se posent et les options d’action qui peuvent être envisagées, à l’égard des personnes qui envisagent le suicide assisté et à l’égard de leurs proches ainsi que des professionnels de la santé ». A propos du « passage à l’acte », le document précise que « comme dans toutes les phases précédentes, les agents pastoraux doivent maintenir l’espérance que ce désir reste réversible. Mais ils ont le devoir de quitter physiquement la chambre du suicidaire au moment de l’acte ». « Quitter la pièce ne signifie cependant pas abandonner la personne », mais souligne l’incompatibilité du geste posé avec l’Évangile.
Sur ces treize dernières années la Suisse a connu une augmentation de 445 % du suicide assisté. Trois personnes par jour choisiraient actuellement de mettre fin à leur jour en prenant une substance létale. « C’est trois fois plus que le nombre de morts par accident de la route ».
Déplorant cette banalisation, les évêques réaffirment dans ce document, leur soutien aux soins palliatifs, « aptes à atténuer le désir de suicide ».
Pour aller plus loin :
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Vatican News, Marie Duhamel (5.12.2019)
Le Temps (5.12.2019)