Le myélomeningocéle est une forme de spina bifida, malformation congénitale se produisant très tôt dans la grossesse et empêchant le tube neural du fœtus de se fermer avant la naissance. Dans une étude préclinique publiée début juin dans Stem Cell Reports, des chercheurs expliquent avoir développé une thérapie à base de cellules souches iPS pour générer de la peau artificielle et la greffer sur des fœtus de rats atteints de la pathologie. Ils fournissent ainsi la preuve de concept pour cette potentielle thérapie fœtale.
Actuellement, certains centres spécialisés proposent une chirurgie intra-utérine pour fermer le tube neural avant la naissance de l’enfant. L’opération réalisée in utero est plus bénéfique que si elle est réalisée après la naissance, mais elle est aussi associée à un risque de naissance prématurée et de complications graves (cf. Spina Bifida : Au CHRU de Nancy, une opération in utero réussie !). L’approche des chercheurs menés par Akihiro Umezawa de l’Institut national de recherche japonaise pour la santé et le développement de l’enfant est peu invasive, donc moins risquée et pourrait être mise en œuvre plus tôt pendant la grossesse.
Les chercheurs ont tout d’abord généré des cellules iPS humaines à partir de cellules fœtales prélevées dans le liquide amniotique chez deux femmes enceintes. Ils ont ensuite transformé ces cellules iPS en cellules de peau, et les ont traitées de façon à favoriser leur croissance en plusieurs couches superposées. Au bout de 14 semaines, ces fragments de peaux 3D ont été transplantés sur 20 fœtus de rats au travers d’une « petite incision de la paroi utérine ». A la naissance, la peau artificielle recouvrait complètement les défauts du myélomeningocèle chez 4 rats nouveau-nés, et partiellement chez 8.
L’équipe envisage à présent des études chez les grands animaux pour démontrer la sécurité de la procédure et l’amélioration neurologique à long terme.
Note Gènéthique :
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Eurekalert (6/06/2017)