Le 20 janvier, dans un article de la revue JAMA, une équipe américaine de Chicago vient d’annoncer des résultats préliminaires assez prometteurs, grâce à des injections de cellules souches hématopoïétiques chez des malades atteints de sclérose en plaque (SEP). Un traitement qui semble particulièrement efficaces sur des malades atteints de SEP par poussées.
L’approche mise au point par les chercheurs américains vise à “reprogrammer le système immunitaire des malades grâce à leurs propres cellules souches hématopoïétiques, à l’origine notamment des globules blancs. Celles-ci sont prélevées dans leur sang, ‘nettoyées’, dans le but d’éliminer les cellules inflammatoires puis réinjectées en intraveineux”.
90% des patients qui ont subi la procédure n’ont pas vu progresser les symptômes pendant les 3 ans qui ont suivi le traitement et aucune nouvelle lésion n’est apparue. Sur ces personnes, 86% d’entre elles n’ont pas eu de période de rechute. Seul un petit nombre a subi des effets secondaires ; mais ils n’étaient pas différents des effets ressentis sans les cellules souches. A cela s’ajoute le fait que la moitié des patients a vu une “amélioration significative du handicap, avec un gain d’au moins un point sur l’échelle EDSS, un outil de cotation clinique qui en comporte dix.” Concrètement, passer d’un tel score sur cette échelle signifie pour le patient “passer d’une réduction du périmètre de marche à simplement des anomalies à l’examen clinique”, explique le professeur Thibault Moreau, chef du service de neurologie du CHU de Dijon.
Stephen Hausen, spécialiste de la sclérose en plaque à l’université de Californie, invite toutefois à la prudence. Plus de recherche serait en effet essentielle pour que le protocole se développe car, pour l’instant, les greffes de cellules souches adultes ne sont pas encore approuvées dans cette indication par la FDA (Food and Drug administration). De plus, l’étude a été conduite dans un seul centre, avec une population très hétérogène. Cependant, pour le professeur Thibault Moreau : “Les protocoles testés jusqu’ici étaient très lourds, sur le modèle de ceux des leucémies. Cette étude montre qu’une approche plus légère mérite d’être explorée”.
Sources: Le Monde 26.01.2015 (Sandrine Cabut)