C’est une réalité: le séquençage du génome de tous les nouveau-nés, et un jour, de tous les enfants à naître, va devenir “un test de routine“.
C’est ce qu’envisagent les Etats-Unis d’ici à cinq ans afin que les parents connaissent toutes les prédispositions génétiques de leur nouveau-né . En effet, les instituts américains de santé viennent de financer à hauteur de 25 millions de dollars quatre projets de recherche, lancés début 2014, et qui ont pour objectif de savoir si le séquençage du génome des bébés, déjà effectué dans certains états comme la Californie, est “pertinent“. Les chercheurs analyseront pendant cinq ans les bénéfices et les risques de la généralisation du séquençage du génome des nouveau-nés d’un point de vue technique, médical et éthique. En à peine 50 heures le génome des bébés recrutés pour ces programmeS de recherche sera séquencé pour une centaine de dollars. Les programmes répondront aux nombreuses interrogations que suscitent la généralisation de cette technique et notamment: comment utiliser toutes les données, les médecins devront-ils trier les informations, faudra-t-il tout dire aux parents, y compris les prédispositions de l’enfant à une maladie que l’on ne sait ni soigner ni guérir…?
Pour le docteur Laurent Alexandre, président de la société DNAVision spécialisée dans le séquençage des tumeurs, la France prendra le même chemin que les Etats-Unis. Il prédit que ce séquençage se développera aussi pour les enfants à naître : “Je pense que 100% des bébés seront séquencés [en France] début 2020. Et j’ai même la conviction que ce séquençage se fera avant la naissance”. Il soutient que les problèmes éthiques très perceptibles de la généralisation de cette technique aux enfants nés ou à naître “n’est pas infranchissable” : “Dans 10 ans, il n’y aura plus de problème éthique. Les gens ne voudront pas attendre de découvrir les premiers symptômes de la maladie“.
pourquoi-docteur.nouvelobs.com (Cécile Coumau) 6/09/2013