Un reportage télévisé de Radio Canada rapporte le témoignage de couples qui « dénoncent le manque de soutien et les préjugés au sein du système de santé » liés à leur choix de ne pas avorter d’un enfant atteint de trisomie 21. Les parents doivent alors « se défendre contre l’avortement ».
Pour la plupart, ils reprochent « au personnel de santé d’avoir un parti pris pour l’avortement, dans le cadre d’un programme public qui se doit de bien informer les parents en toute neutralité ». Ainsi « le personnel médical précise qu’il est difficile pour les parents d’enfants atteints de la trisomie d’avoir des services. ‘Ce n’est pas encourageant, c’est certain’ résume une maman ». « C’est comme si, pour eux [les médecins], c‘était une aberration qu’on décide de garder l’enfant », témoigne un autre couple.
Antoine Payot, directeur de l’Unité d’éthique clinique au Centre hospitalier universitaire Sainte Justine à Montréal, constate lui aussi que « le système pousse inévitablement les parents vers l’interruption de grossesse ». Au Québec, le dépistage prénatal est pris en charge par l’assurance maladie : 60% des femmes enceintes optent pour le test, et 90% d’entre elles avortent lorsque l’amniocentèse « confirme que le bébé est atteint de trisomie 21 ».
Radio Canada (30/05/2016)