L’association Sciences Citoyennes dénonce dans une tribune « la surenchère technologique dans laquelle les chercheurs se trouvent enrôlés » en France et leur déresponsabilisation quant à la finalité de leurs travaux. Le postulat d’une « science neutre » ne convainc pas. Le chercheur ne peut « décemment se désintéresser de la finalité de ses travaux pour se consacrer à la seule quête de la connaissance pour la connaissance, en revendiquant une liberté totale, créatrice de découvertes inattendues ». Sciences citoyennes s’oppose à « la forme d’impunité dont bénéficient ceux qui d’un côté, vantent les promesses d’une innovation afin d’obtenir le financement de leur recherche, mais qui ne se sentent plus concernés par les dégâts ultérieurs de cette même innovation, dégâts qui peuvent être irréversibles… »
La société civile quant à elle « assiste impuissante au déferlement d’innovations qu’elle n’a pas désirées, pour un progrès qui souvent n’en porte que le nom », car « elle est jugée incapable de participer à la discussion des choix de recherche ».
En réponse à ces constats, Sciences citoyennes plaide pour une « recherche scientifique responsable », impliquant toute la société et nécessitant « l’élaboration démocratique des objectifs généraux et du budget de la recherche, le développement de la recherche participative, l’ouverture de l’expertise et de l’évaluation scientifique, et l’autonomie et la réflexivité critique des chercheurs ».
Sciences citoyennes (13/04/2017)