Ludivine Chambet comparaît à partir de ce mardi devant les assises de Savoie pour avoir empoisonné 13 résidents d’une maison de retraite près de Chambéry, dont 10 mortellement. Des victimes « certes bien âgées, en perte d’autonomie assurément, mais pas encore au bout de leur vie », que Ludivine Chambet dit avoir voulu « soulager ». Un drame qui « attire l’attention sur la situation des personnes âgées fragilisées et des professionnels qui les accompagnent au quotidien » estime l’association des directeurs de services à domiciles et d’établissements pour personnes âgées.
Les faits remontent aux années 2012-2013 (cf. Suspicion d’euthanasies sur personnes vulnérables). Ludivine Chambet, récemment employée en tant qu’aide-soignante, administre des cocktails de neuroleptiques et antidépresseurs à plusieurs patients, à l’insu de ses collègues. Les patients « n’ont rien demandé », mais l’aide-soignante juge qu’ils « avaient besoin d’être apaisés » et se défend « d’avoir voulu les tuer ». Toutefois l’expertise de son ordinateur personnel rapporte des recherches sans équivoque : « médicament provoquant un arrêt cardiaque », « provoquer un coma », « tuer un homme », etc.
Le procès devrait durer deux semaines.
Libération, Eric Favereau (8/05/2017)