Au Royaume-Uni, un groupe de députés issus « de tous les partis » a présenté un projet de loi « visant à mettre fin aux avortements tardifs au motif que l’enfant à naître a un pied bot, une fente labiale ou une fente palatine ». Des anomalies « mineures » qui « peuvent être facilement corrigées après la naissance », mais « des centaines de mères » ont avorté après la « limite légale de 24 semaines »[1] après avoir découvert que l’enfant qu’elles portaient en souffrait. Le projet sera examiné en première lecture par le Parlement « le 3 juin », et « a déjà obtenu le soutien de 12 députés des trois principaux partis ».
Ce projet de loi est porté par la députée Fiona Bruce, mère d’un garçon né avec un pied bot « qui a été corrigé par la chirurgie et la physiothérapie ». La thérapie non chirurgicale pour le pied bot est à présent « efficace dans 98 % des cas, souvent en 16 jours seulement ». Pour la députée, « la loi actuelle ne tient pas compte de l’évolution des attitudes à l’égard des handicaps et est en contradiction avec la loi de 1995 sur la discrimination à l’égard des personnes handicapées, qui érige en infraction la discrimination fondée uniquement sur le handicap ».
« Je veux aussi m’assurer qu’aucun parent n’ait à subir de pression pour avorter son bébé, pour ce qui est clairement une pathologie qui peut être corrigée », précise-t-elle. « Le fait de naître avec cette maladie n’a pas freiné mon fils, bien au contraire, affirme-t-elle. Cela lui a permis de mieux comprendre la valeur de chaque vie humaine ». Aujourd’hui, il prépare un doctorat à l’université d’Oxford.
[1] Limite en vigueur au Royaume-Uni.
Source : The Sun, David Wooding (24/05/2020) – Photo : iStock