Hier, le ministre britannique de la Santé, Wes Streeting, a annoncé que l’interdiction d’administrer des bloqueurs de puberté aux jeunes de moins de 18 ans qui « s’interrogent sur leur identité sexuelle » allait devenir « permanente »[1]. L’Exécutif d’Irlande du Nord a pris la même décision, avec le « soutien unanime » de tous les partis[2].
C’est suite à une consultation de la Commission on Human Medicines, et à ses recommandations, que la décision de pérenniser la mesure introduite au mois de mai, a été prise (cf. Changement de genre chez les mineurs : le gouvernement britannique interdit les bloqueurs de puberté). Pour la Commission, la façon dont ces médicaments ont été utilisés est un « scandale ». Prescrire ces substances à des enfants pour traiter une dysphorie de genre représente un « risque inacceptable pour leur sécurité », considèrent ces experts.
S’appuyer sur des « données probantes »
Alors que des cas ont été recensés où des enfants se sont vu prescrire ces traitements après avoir seulement rempli un formulaire en ligne et effectué une unique consultation à distance, le ministre a déclaré qu’il était « essentiel » que le gouvernement s’appuie sur des « données probantes » (cf. Bloqueurs de puberté : des données « insuffisantes »). Or les données quant à l’intérêt d’administrer ce type de traitement à des mineurs manquent, d’après le rapport établi par le Dr Hilary Cass (cf. Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence).
Wes Streeting a toutefois précisé que l’essai clinique sur le sujet prévu par le NHS England se poursuivrait. L’interdiction sera ensuite réexaminée en 2027, à la lumière des résultats obtenus.
[1] UK Government, Ban on puberty blockers to be made indefinite on experts’ advice (11/12/2024)
[2] L’interdiction introduite en Grande-Bretagne y était entrée en vigueur le 27 août.
Sources : BBC, Nick Triggle (11/12/2024) ; Gript, Maria Maynes (10/12/2024)