La ministre de la Justice britannique, Shabana Mahmood, s’opposera à la légalisation de l’avortement lors du vote qui doit avoir lieu cette semaine. La ministre exprime en effet de « vives inquiétudes » quant au fait qu’une modification de la loi pourrait inciter les femmes à pratiquer des avortements à domicile dans des conditions dangereuses. En effet, deux amendements à la Crime and Policing Bill ont été déposés disposant que les femmes n’enfreindraient plus la loi si elles interrompaient leur grossesse après 24 semaines ou sans l’accord de deux médecins. Un autre entend de faire de l’accès à l’avortement un « droit de l’homme ».
Lors de la crise du Covid-19, de nouvelles dispositions ont été adoptées pour autoriser la prise de pilules abortives à domicile jusqu’à dix semaines de grossesse.
Shabana Mahmood explique être « très préoccupée » par l’augmentation du nombre de femmes utilisant des services en ligne pour commander des pilules abortives sans consultation physique. Or la prise tardive de ces pilules « peut avoir un impact vraiment terrible » en matière de santé (cf. Pilule abortive : des complications dans plus de 10% des cas selon une étude américaine). Wes Streeting, le secrétaire d’Etat à la santé, envisage également de s’abstenir ou de s’opposer à ce changement législatif.
Au cours des trois dernières années, six femmes ont été inculpées en Angleterre pour avoir illégalement interrompu ou tenté d’interrompre leur grossesse. Parmi elles, Carla Foster a été condamnée en appel à une peine de 14 mois avec sursis (cf. Avortement : une Britannique condamnée à 28 mois de prison). Le mois dernier, Nicola Packer, 45 ans, a été acquittée après avoir été accusée d’avoir pris des produits abortifs à domicile en novembre 2020, alors qu’elle était enceinte d’environ 26 semaines.
Source : The Times, Max Kendix et Aubrey Allegretti (13/06/2025)