Retour sur les 40 ans des CECOS

Publié le 16 Sep, 2013

 Plusieurs thèmes fondamentaux ont été abordés lors des 40 ans des CECOS (centres d’étude et de conservation des oeufs et du sperme humain) les jeudi 12 et vendredi 13 septembre 2013 (voir synthèse de presse Gènéthique du 11 septembre 2013). Mais c’est l’anonymat du don de gamètes qui a retenu particulièrement l’attention. Et pourtant, il était loin d’être le sujet majeur du colloque. Les sujets de la procréation médicalement assistée de convenance ou sociale, de l’enfant parfait ou encore de l’eugénisme ont  tout autant été abordés dévoilant l’avenir de l’activité des CECOS.

 

Depuis la naissance des CECOS, en 1973, plus de 50 000 enfants sont nés par insémination artificielle avec donneurs (IAD), donneurs qui ont été 11 000 a donner leur gamètes. Jusqu’aux années 2000 ni les receveurs ni les donneurs n’ont remis en cause le principe de l’anonymat du don. Lorsque les enfants nés par IAD ont atteint la trentaine, plusieurs se sont regroupés dans l’association Procréation Médicalement Anonyme, et militent depuis, pour bénéficier du droit d’accès à leurs origines à l’âge de 18 ans. Mais cette levée partielle de l’anonymat inquiète les CECOS. Il y aurait alors, présagent-ils, une chute libre des dons. En effet, selon une étude réalisée par Jean-Marie Kunstmann en 2006 sur 193 donneurs, 60% des donneurs renonceraient au don si l’anonymat était levé. Cela parce qu’ils “entre[raient] en responsabilité, et de cela [ils n’ont] pas envie”. Il faut noter que les dons sont de toutes façons en baisse significative depuis 2011 (moins 24% par rapport à l’année 2010). Pour certains, seule une rémunération pourrait pallier la pénurie. Argument contredit vivement par le docteur Kunstmann : “Il faudrait accepter une logique de marché[…] pour ma part je n’ai pas choisi de faire médecine pour ça“. 

 

L’IAD soulève aussi la question de l’enfant parfait et de l’eugénisme. En cherchant à toujours “donner” un enfant indemne de toutes maladies, les spécialistes envisagent “suivre l’exemple du séquençage haut débit de la trisomie 21” afin que les CECOS puissent lire le génome du donneur et éviter ainsi toutes possibilités que l’enfant à naître soit atteint d’une quelconque maladie récessive.

 

Et puis, au delà de l’IAD et des indications médicales, l’activité des CECOS tend à se développer. Etendre la procréation médicalement assistée à des indications non plus médicales mais sociétales a été un débat important. Notamment au travers de la vitrification ovocytaire, autorisée depuis la loi bioéthique de 2011, et qui permet à des femmes dont la fertilité risque d’être atteinte de congeler leurs ovocytes. Cette vitrification ovocytaire pourra-t-elle être faite pour simple convenance afin de repousser les limites d’âge, de genre et de sexe? Le sujet est plus qu’actuel.

 AFP 13/09/2013 – lepoint.fr 16/09/2013 – allodocteur.fr 13/09/2013 – La-Croix.com (Marine Lamoureux) 13/09/2013 – Gènéthique

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