Retentissement psychologique de l’IVG : question au ministre de la santé

Publié le 11 Juil, 2010

Dans une question publiée au Journal officiel le 25 mai 2010, Etienne Pinte, député UMP des Yvelines, a demandé au ministère de la Santé s’il compte entreprendre une étude épidémiologique sur un sujet souvent occulté : le vécu de l’interruption volontaire de grossesse par les femmes et ses retentissements psychologiques.

Dans le rapport de l’IGAS sur l’IVG et la prévention des grossesses non désirées, remis à la ministre de la santé Roselyne Bachelot le 2 février 2010 (Cf. Synthèse de presse du 2/02/10), la Haute autorité de santé (HAS) note qu’il existe actuellement "peu de données concernant le retentissement psychologique de l’IVG". Le rapport précise qu’ "au delà des seuls aspects physiologiques, l’IVG demeure un évènement souvent difficile à vivre sur le plan psychologique. Cette dimension, si elle est volontiers mise en avant, manque d’éclairage objectif et scientifique". L’accompagnement recommandé par la HAS pour les femmes vivant une IVG est laissé à l’appréciation des équipes qui le définissent "de façon empirique […] en fonction de leurs orientations propres et des moyens dont elles disposent".

Le ministère de la santé a répondu que les conséquences psychologiques d’une IVG "apparaissent fortement liées à la qualité de la prise en charge de l’acte tout au long de la démarche de l’intéressée : attitude positive des professionnels […], possibilité donnée à la femme de participer aux décisions à prendre". Il ajoute qu’un accompagnement à caractère psycho-social est proposé aux femmes qui le souhaitent conformément aux recommandations faites par la HAS sur l’IVG en 2001, et que toute femme peut obtenir des entretiens "avec des professionnels qualifiés avant et après l’intervention". 

Le ministère de la santé considère qu’une enquête sur l’impact de l’IVG menée auprès des femmes qui y ont recouru rencontrerait des obstacles. D’une part, les intéressées devraient pouvoir être interrogées sans que la confidentialité de leur démarche ne soit révélée à leur entourage. D’autre part, il serait délicat, selon le ministère, "d’inciter des femmes qui n’en auraient pas exprimé le souhait à effectuer un retour sur une épreuve qu’elles ont souvent surmontée au terme d’un cheminement douloureux, comportant parfois une prise de décision difficile".

Gènéthique 12/07/10

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