Pour la première fois, un embryon humain a été conçu à partir de tissu ovarien qui avait été congelé puis réimplanté chez une patiente guérie de sa tumeur du sein.
La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent compromettre la fertilité, tant chez les hommes que chez les femmes. Kutkuk Oktay et son équipe de l’université de Cornell (New York) ont mis au point une méthode de conservation et d’autogreffe d’ovaire chez l’animal. Puis ils ont expérimenté leur technique sur une femme qui avait déclaré un cancer du sein à 30 ans.
Avec son accord ils lui ont prélevé du tissu ovarien avant son traitement et l’ont conservé à une température de – 176 °C. Six ans plus tard, la patiente est guérie, mais ne peut plus avoir d’enfant à cause de la chimiothérapie. Les médecins décongèlent alors le tissu ovarien et lui greffent au niveau de son abdomen.
L‘ovulation est alors stimulée, permettant de recueillir 20 ovocytes, dont huit sont utilisables pour une fécondation in vitro. Malheureusement cette grossesse ne s’est pas poursuivie.
Selon Johan Smitz, biologiste, il est difficile de certifier que le tissu ovarien est indemne de cancer et il n’est pas non plus prouvé que la congélation d’ovaires soit sans risques pour l’enfant à naître. "L’ensemble de cette procédure doit toujours être présenté comme expérimental" insiste-t-il.
Revue de Presse du 10 mars 2004
Libération 15/03/04 – Le Quotidien du Médecin 15/03/04