Chez des souris en insuffisance cardiaque, un traitement par thérapie génique a permis de rétablir une fonction contractile quasi normale, laissant espérer la possibilité de « régénérer un cœur [humain] défaillant ». Une équipe américaine est à l’origine de ce « résultat spectaculaire mais encore préliminaire » publié dans la revue Nature le 4 octobre.
Les chercheurs dirigés par James Martin du Baylor College of Medicine de Houston (Texas) sont partis du constat que l’insuffisance cardiaque active « une cascade de réaction appelée voie de signalisation Hippo », qui empêche les cellules cardiaques de proliférer. Ils ont alors mis au point un virus génétiquement modifié ayant une affinité pour le tissu cardiaque et bloquant cette voie Hippo dans les cellules cardiaques. Injecté « au niveau de la zone bordant l’infarctus à un moment où l’insuffisance cardiaque était déjà installée, cette thérapie génique a (…) permis la régénération du cœur des souris traitées ».
Un résultat « impensable jusque-là » qui enthousiasme chercheurs et cardiologues. Fabrice Prunier, cardiologue au CHU d’Angers rappelle qu’à l’inverse les essais cliniques de thérapies cellulaires entrepris depuis une quinzaine d’années donnent des « gains minimes sur la fonction contractile. Ce n’est certainement pas le miracle que l’on attendait » (cf. Cellules souches embryonnaires humaines : la surenchère médiatique, Cellules souches embryonnaires humaines : des alternatives existent mais le professeur Menasché s’entête).
Pour cette nouvelle thérapie génique, de nouveaux essais chez l’animal sont encore nécessaires avant d’envisager les essais cliniques.
Le Monde, Marc Gozlan (16/10/2017)