Les embryons obtenus par Fécondation in vitro (FIV) présentent souvent des défauts : « Environ la moitié d’entre eux contiennent des cellules qui ont un nombre anormal de chromosomes ». Des chercheurs du Centre de recherche du centre hospitalier de l’Université de Montréal, ont mis en évidence, chez la souris, l’une des raisons de ces échecs : la défaillance d’un mécanisme appelé « point de contrôle du fuseau ».
« Lorsqu’une cellule se divise en deux, se produit d’abord la réplication de l’ADN de la cellule. Ensuite, les deux copies d’ADN [organisé en chromosomes] se partagent entre les deux nouvelles cellules. Il existe un mécanisme dans les cellules qui prévient les erreurs, qui s’assure que le nombre exact de chromosomes est livré à chacune des deux nouvelles cellules », explique Greg FitzHarris professeur de l’Université de Montréal, qui a dirigée l’étude publiée jeudi dans la revue Current Biology. « Le traitement des embryons — du stade de deux cellules à celui de cent cellules, soit le moment où ils sont implantés — avec cette substance a permis de réduire d’environ 50 % le nombre d’erreurs dans les embryons qui sont prêts à être transférés dans l’utérus d’une femelle ».
A ce stade, le chercheur insiste sur la « très grande prudence » à observer quant à une application de la découverte chez l’homme. En effet, « beaucoup d’éléments à éclaircir et à vérifier avant d’envisager des expérimentations sur des embryons humains » et il est indispensable de s’assurer que « cela n’endommage pas les embryons d’une autre façon », précise le chercheur.
L’étude ne dit pas, à ce stade, si les manipulations effectuées lors de la FIV peuvent être à l’origine de la défaillance du point de contrôle du fuseau.