Recherche sur l’embryon : les dessous du vote européen

Publié le 30 Juin, 2006

Le 15 juin dernier le Parlement européen adoptait le financement communautaire de la recherche sur l’embryon à 284 voix contre 249, trente-cinq voix qui ont fait la différence…

Les débats ont été vifs. Ari Vatanen, ancien champion de rallye automobile et aujourd’hui eurodéputé français du Parti populaire européen (PPE), a voté contre ce financement. "Un embryon, qu’il ait un jour, dix jours, quatre mois ou six mois, est une personne. Ce n’est pas une question de taille ou d’âge", rappelle-t-il à cette occasion. La député française Anne Laperrouze membre de l’ADLE (autre parti européen de droite) a voté pour car, selon elle, la recherche sur les cellules souches embryonnaires "constitue un saut considérable dans l’avancée de la médecine".

Miroslav Mikolasik, député slovaque du PPE, remarque qu’aucun député de l’UMP n’a voté contre… Le vrai problème, estime-t-il, est le poids des lobbies et "les lobbies pro-life n’ont pas de moyens suffisants. Ils sont sympathiques et enthousiastes mais leurs moyens sont dérisoires. (…) Je suis persuadé qu’un tel vote est en grande partie le résultat d’un manque d’information et de formation des parlementaires sur ces questions". Pour Elizabeth Montfort, ex-député européenne, l’entêtement pour les recherches sur les cellules souches embryonnaires au détriment, par exemple, de la recherche sur les cellules souches adultes est "une histoire de gros sous".

Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, qui a condamné ces premières autorisations françaises de recherche sur l’embryon (cf. revue de presse du 23/06/06), fait remarquer que ces autorisations contournent la loi de bioéthique de 2004. "J’ai étudié les dossiers des 6 équipes : aucune n’entreprend ces recherches à des fins thérapeutiques. Mais toutes à des fins de recherche fondamentale et de "pharmacologie". C’est à dire pour faire des essais de médicaments sur des embryons". Or la loi prévoit une autorisation de telles recherches qu’à titre dérogatoire et pour une période limitée à cinq ans et uniquement "lorsqu’elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative".

Famille Chrétienne (Emmanuel Pellat) 01/07/06

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