A l’occasion de son discours d’ouverture pour l’assemblée plénière de printemps, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, a consacré une partie de son intervention aux questions bioéthiques.
Soulignant l’attachement de l’Eglise pour la défense « de tout être humain », il a rappelé les deux valeurs clés qui doivent présider aux débats initiés pour les états généraux de la bioéthique : le respect de la dignité de tout être humain, qui « ne dépend ni de la longueur de sa vie, ni de la fragilité de sa vie commençante, ni de la faiblesse de son existence finissante ». Et la solidarité qui unit les hommes entre eux. « Seuls, nous ne sommes rien. Nous sommes des êtres humains confiés les uns aux autres du tout début jusqu’à la fin naturelle de notre existence terrestre. »
Au sujet de la recherche sur l’embryon qui suscite de vives questions éthiques, il a réaffirmé qu’il « ne peut être considéré comme un matériau disponible pour des recherches ou des expériences qui ne respecteraient pas sa dignité profonde ».
A propos des tentatives de légalisation de l’euthanasie, il a estimé que « choisir ou donner la mort ne peut être que le signe du désespoir et d’une solitude profonde ». « Quand cette solidarité ne se vit plus, ce sont des solutions de mort qui sont alors envisagées et même présentées comme des solutions de progrès et de liberté ». « Nous invitons au courage de la tendresse et de la présence fraternelle qui permettent à celui qui en bénéficie de se reconnaître aimé jusqu’au bout et digne d’affection ».
Plus largement, il a mis en garde contre le risque d’une société « où l’eugénisme deviendrait légitime, (…) où l’on ne saurait plus reconnaître ce que nous apportent ceux et celles qui sont fragiles, âgés, dépendants ».
La Croix, Céline Hoyeau (20/03/2018)