Après l’annonce, en Grande-Bretagne, du lancement d’une consultation publique concernant "une nouvelle technique visant à prévenir, via la fécondation in vitro, la transmission de certaines maladies génétiques graves et faisant intervenir l’ADN d’une troisième personne en plus de celui du couple concerné" (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 18/09/12), le quotidien Le Figaro se fait l’écho de réactions de certaines personnalités.
Ainsi, "cette technique de transfert reste expérimentale et par conséquent pleine d’incertitudes rappelle le Pr Royère, directeur procréation, génétique et embryologie humaines à l’Agence de la Biomédecine en France". Il ajoute : "le risque est que la manipulation induise chez l’embryon de nouvelles pathologies ou anomalies, alors qu’on cherchait au contraire à obtenir un bébé sain. La technique s’apparente en effet au transfert de noyau réalisé lors du clonage d’animaux domestiques – même s’il ne s’agit pas d’un clonage, évidemment. Toutefois, ces précédents sur les animaux ont montré qu’il était impossible de prévoir les aléas induits par cette manipulation sur l’ovocyte. On ne connaît pas les conséquences sur la santé future d’un enfant".
En outre, le Pr Lisa Jardine, présidente du Human fertilisation and embryology authority, "à l’initiative de la consultation", précise "il s’agit ici de modifier génétiquement un ovule : on entre en territoire inconnu". De même, le quotidien évoque certains questionnements éthiques induits par cette pratique : "que dire aux enfants nés de cette manière ? Comment les parents vont-ils gérer la situation émotionnellement ? Quel statut devra être accordé à la donneuse ? ».
La journaliste termine son article en précisant qu’en France, selon les experts, "le débat n’est pas encore à l’ordre du jour".
Sante.lefigaro.fr (Pauline Fréour) 19/09/12