Réactions de professionnels sur les risques liés à l’utilisation de la pilule

Publié le 30 Sep, 2012

Dans son supplément "santé", le quotidien Le Figaro publie les recommandations de professionnels sur les risques des pilules dites de "troisième génération", suite à l’annonce du déremboursement de celles-ci par la ministre de la Santé (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 20/09/12).

Si la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé le déremboursement des pilules dites de troisième génération, c’est "en raison d’un risque accru de phlébite et d’embolie pulmonaire", précise le quotidien. Même si ces complications "sont rares […], leurs conséquences peuvent être dramatiques".
Le Dr Brigitte Letombe, gynécologue à Lille, souligne que "la prescription d’une pilule n’est pas un acte banal. L’interrogatoire de première consultation est crucial pour identifier d’éventuels facteurs de risques". Le Pr Geneviève Plu-Bureau, gynécologue, ajoute : "la pilule est indiquée pour la prévention des grossesses non désirées, et non pour traiter l’acné ou les douleurs menstruelles chez les femmes comme c’est trop souvent le cas".

Eu égard aux risques, le quotidien précise que "quelle que soit leur génération, les pilules associant un œstrogène et un progestatif augmentent le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire […] essentiellement au cours de la première année de traitement et touchent les femmes de tous âges, y compris très jeunes". Ces risques "concernent moins d’une personne sur 10 000 en l’absence de contraceptif hormonal, mais deux fois plus sous pilule de deuxième génération et quatre fois plus avec une troisième ou une quatrième génération". En outre, "l’embolie pulmonaire est fatale dans 2% des cas".

Pour le Pr Joseph Emmerich, de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), "qui s’apprête à diffuser une note d’information à l’intention des médecins, […] il est indispensable, pour réduire le nombre de complications, de mieux dépister les femmes qui ont des facteurs de risques particuliers". A ce titre, le quotidien précise que "le médecin doit les rechercher dans l’histoire familiale de la patiente et ses antécédents personnels. Des cas de phlébites ou d’embolies survenues à un jeune âge dans la famille sont des signaux d’alerte". Le Dr Letombe précise : "il existe des anomalies génétiques, entraînant une hypercoagulabilité, qui prédisposent au risque d’embolie. C’est donc une contre-indication à la pilule", et cela peut être confirmé par un test génétique.

Enfin, "la pilule augmente le risque vasculaire, provoquant des infarctus ou des AVC. Ce risque augmente avec l’âge, surtout après 35 ans, mais aussi en cas de tabagie, de surpoids, d’hypertension, de cholestérol ou de diabète. S’ils sont combinés, ces facteurs sont une contre-indication à une pilule oestroprogestative, mais un progestatif pur ou un implant restent possible". Pour le Dr Letombe, "c’est au médecin de trouver la combinaison hormonale adaptée à chaque patiente".

Le Figaro (Delphine Chayet) 01/10/12

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