Réactions autour de l’euthanasie

Publié le 17 Avr, 2002

La journée sur la « fin de vie » organisée hier à l’initiative du ministre de la santé, Bernard Kouchner (cf. revue de presse du 16/04/02) a mis en exergue la diversité des situations de fin de vie. Les différents témoignages des participants ont amené le ministre a amender son texte initial. Il ne s’agit plus d’une « déclaration sur l’interruption de la vie » mais d’« éléments de réflexion sur la fin de vie ».

Tous les participants ont rappelé qu’il ne fallait pas mélanger des situations très diverses et ne pas les enfermer dans un cadre législatif unique. Ainsi pour le Père Michel Verspieren « un vrai travail de clarification reste à faire entre l’euthanasie, l’arrêt des traitements, l’acharnement thérapeutique ». Pour Didier Sicard, président du CCNE « une tentative de charte est à la fois courageuse et dangereuse ».

 

Bernard Glorion, ancien président de l’Ordre national des médecins, a redit quant à lui à quel point les malades ont envie d’aller jusqu’au bout de leur existence. Au niveau des représentants religieux, seul Jean-François Collange de l’Eglise protestante a considéré que le texte du ministre était acceptable.

Les plus grandes réticences sont venues des médecins spécialisés dans les soins palliatifs. A travers leurs témoignages, ils ont exprimé leur désapprobation pour ce texte : « Nous sommes prêts à tout faire pour soulager les personnes mais pas prêts à soutenir votre déclaration solennelle, qui n’apporte à l’homme malade, ni plus de compassion, ni plus de dignité» a souligné le président de la Société française de soins palliatifs.

 

Enfin, les juristes ont insisté sur les dangers d’une législation qui conduirait à une « judiciarisation de la mort ». Quelques personnes minoritaires et notamment Henri Caillavet, connu pour ses positions favorables à l’euthanasie, ont soutenu le texte de Bernard Kouchner.
Les nouvelles propositions du ministre qui ont émergé à l’issue de cette rencontre stipulent notamment « qu’au cours de l’accompagnement d’un patient, la question peut-être posée de l’arrêt, du retrait ou de la non mise en œuvre de traitements vitaux, même si cela est susceptible de hâter la mort. Chez d’autres, le soulagement des souffrances peut conduire à rapprocher l’échéance de la mort. Dans ces cas seulement, nous proposons de considérer possible la non-prolongation de la vie si au moins les sept précautions sont respectées »  (cf. revue de presse du 04/04/02). Le débat n’est donc pas clos mais Bernard Kouchner interrogé sur l’élaboration d’une loi a conclu « on verra plus tard, c’est prématuré ».

La Croix (Marianne Gomez) 17/04/02 – le Figaro (Dr Martine Perez) 17/04/02 – Le Monde (Jean-Yves Nau) 18/04/02 – Le Quotidien du Médecin (Sophie Cousin) 18/04/02

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