Qu’est ce que l’euthanasie ?

Publié le 10 Mar, 2008

Zenit publie un entretien entre Marguerite A. Peeters, rédactrice en chef de lInteractive Information Services et Mgr Jacques Suaudeau, membre de l’Académie pontificale pour la vie, sur l’euthanasie. Cet entretien fait partie du rapport "Euthanasie, déshumanisation de la mort et fuite de l’engagement personnel face à la mort" de M.A. Peeters.

Le mot "euthanasie", forgé par Francis Bacon au XVIIème siècle, vient du grec "eu" et "thanatos" qui renvoie à "une mort facile et douce". Aujourd’hui, par "euthanasie" on désigne "l’acte de supprimer délibérément la vie d’un malade incurable pour mettre fin à ses souffrances ; ou bien encore pour éviter la prolongation d’une vie pénible ; ou encore pour mettre fin à une vie estimée non digne d’une personne humaine, et tout cela pour un motif de pitié".

L’on parle souvent d’euthanasie dite "active", c’est-à-dire donner la mort directement, et d’euthanasie dite "passive", c’est-à-dire laisser mourir le patient en ne lui prodiguant pas de soins jugés inutiles et/ou pénibles. Mais, le laisser mourir n’est pas euthanasie et, d’ailleurs, l’euthanasie est toujours active puisqu’elle se définit par une volonté de donner la mort, quel que soit le moyen choisi : c’est un homicide.

Pour parler d’"euthanasie", on utilise bien souvent des euphémismes ou un langage technique, comme "arrêt de nutrition par sonde", "arrêt d’une alimentation-hydratation", "analgésie en fin de vie", en jouant sur l’ambigüité des mots et des situations.

Cette pratique a toujours existé dans notre histoire et trouve aujourd’hui, dans nos pays occidentaux, un écho très favorable parce que notre rapport à la mort a évolué : on est passé d’une mort intégrée, prise en charge à une mort déniée, déshumanisée, fuie…

Et puis, il existe un véritable mouvement organisé en faveur de l’euthanasie. La première étape de ce mouvement a été d’introduire la notion de "meurtre par pitié, par compassion" ; la seconde d’assimiler l’euthanasie à un "mourir dans la dignité" ; la troisième est d’introduire la notion de "droit de mourir". Ce mouvement est porté par de grandes vedettes, à l’instar du Dr Jack Kevorkian aux Etats-Unis ou de Philip Nitschke en Australie. Leur technique est de prendre un cas limite, difficile, pour ensuite le généraliser : en France, c’est le cas de Vincent Humbert qui a été utilisé.

Selon Monseigneur Suaudeau, l’euthanasie est directement liée à une forme de déshumanisation parce qu’elle refuse la réalité, celle de la souffrance et de la mort. Elle ne naît que "de situations "douces", où les difficultés sont finalement inexistantes et où les gens ont perdu le sens de l’espérance et misent tout sur le matériel, sur le présent".

Enfin, il ajoute que la question de l’euthanasie et du suicide assisté a bouleversé le rapport médecin-patient qui se fondait sur la confiance réciproque.

Zenit 04/03/08 – 05/03/08 – 06/03/08 – 07/03/08

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