Qu’en est-il du droit des enfants nés par GPA ou PMA?

Publié le 4 Avr, 2014

 Sur le site liberation.fr, Jean-Philippe Wolf, chef du service de biologie de la reproduction à l’hôpital Cochin s’interroge sur l’avenir des enfants nés par gestation pour autrui (GPA) ou procréation médicalement assistée (PMA). 

S’il se dit favorable au mariage pour les personnes de même sexe, aux droits des homosexuels et des transsexuels, Jean-Philippe Wolf ne se dit “pas enthousiasmé par l’idée d’accorder la PMA à tout le monde“. S’il lui semble légitime d’accorder de nouveaux droits, J-P Wolf s’interroge sur ce que “dira l’enfant de son existence dans 10, 20 ou 30 ans“. En effet, “la revendication des enfants nés d’un don de sperme à la levée de l’anonymat du donneur” est de plus en plus forte explique-t-il : “des enfants devenus adultes crient leur malaise et leur douleur, disent qu’ils sont victimes d’un arrangement qui s’est fait sur leur dos et demandent à rencontrer le donneur“. 

J-P Wolf s’interroge donc en prenant l’exemple de “l’affaire des deux lesbiennes sourdes et muettes qui cherchaient un donneur également sourd et muet pour essayer d’obtenir un enfant atteint de la même infirmité qu’elles-mêmes” : faut-il ou non accéder à toutes ces demandes pour ne pas créer de discriminations? “Je ne le crois pas” répond-il “les enfants ont des droits indépendamment de ceux de leurs parents. Leurs revendications peuvent ne pas être les mêmes“. En outre, insiste-t-il, “il n’y a pas de droit à l’enfant comme il y a un droit au logement ou un droit à la parole […] On ne peut pas, en tout cas, se limiter à écouter la seule parole de ceux qui revendiquent un enfant pour eux-mêmes en ignorant ce que sera le futur de l’enfant“. Certes, des enfants vivent sans père à la suite du décès de ce dernier, ou encore sans mère, pour la même raison, “d’autres vivent avec des parents homosexuels. mais de la à créer ces situations de toutes pièces volontairement, il y a un pas à franchir qui demande quelques réflexions“. 

Des interrogations émergent également avec la GPA. Car si “les défenseurs de cette pratique nous décrivent des tableaux idyliques de femmes responsables, autonomes, désireuses de rendre service à une autre femmes ou à des hommes gays“, force est de constater que “la réalité est toute autre“. En effet, “une femme ne peut pas sereinement faire commerce de son utérus sans que les injonctions économiques propres à notre monde globalisé ne viennent y mettre de l’ordre“.Il ne faut pas non plus oublier les risques auxquels peuvent mener ces grossesses, comme les grossesses multiples ou les césariennes imposées, comme c’est le cas en Inde, “pour que les ‘parents d’intention’ venant des Etats-Unis puissent assister à la naissance“. 
 

 Liberation.fr (Jean-Philippe Wolf) 03/04/2014

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