Prendre en compte le syndrome post-avortement

Publié le 28 Fév, 2011

Depuis la légalisation de l’IVG, le syndrome post-abortif est demeuré largement tabou. Toutefois, depuis le début de l’année, plusieurs articles  “grand public” ont été consacrés aux séquelles psychologiques laissées par un avortement.

 

L’IVG : droit ou traumatisme ?

 

Le 7 mars 2011, lors d’un colloque sur “les nouveaux enjeux de l’IVG en 2011 ? “, la  psychanalyste Sophie Marinopoulos a insisté sur la douleur laissée par un avortement. Pour elle, “quel que soit le choix des femmes, l’IVG est un événement qui fait trace et auquel elles doivent pouvoir faire place, au risque sinon d’handicaper leur féminité et leur maternité future“. Si cette souffrance “ne se voit pas, ne s’entend pas, n’est pas rationnelle, elle s’exprime !. Convaincue qu’” il ne faut pas banaliser ces symptômes mais au contraire mettre ces maux en mots“, elle a appelé de ses vœux le retour de l’entretien psychologique pré-IVG supprimé par la loi Aubry de 2001.

 

Une enquête réalisée par Opinion Way pour le laboratoire Nordic Pharma (principal distributeur de la pilule abortive RU 486) a révélé qu’une Française sur deux considère que l’information sur l’avortement reste insuffisante. De plus, 92% des femmes interrogées estiment que l’IVG peut être un événement traumatisant et 83% d’entre elles considèrent qu’il est physiquement douloureux.

 

Accompagner l’avortement

 

Psychologue et psychanalyste Yannick Gillant a, sur Psychologie.fr, publié un article intitulé “l’avortement et le sentiment de honte“. Selon lui, “l’avortement est un événement traumatique” atteignant “plusieurs fondamentaux de la femme : le corps, la sexualité, la maternité“. Cette dimension traumatique est encore accentuée par “la discordance entre urgence et importance du choix“.

 

De son côté le site Au Féminin.com affirme que le syndrome post-abortif est “comparable” au syndrome post-traumatique : “il renvoie à l’incapacité de certaines femmes à exprimer leur colère et leurs sentiments de culpabilité. En effet, d’un point de vue psychique, l’avortement, qui correspond au décès de l’enfant, entraîne une anesthésie psychologique, sorte de mécanisme de défense pour protéger la mère des souffrances“. Le site évoque ensuite le déni dont fait l’objet la souffrance découlant de l’avortement : “Les médecins qui pratiquent l’avortement n’abordent pas la question du trouble post-abortif avec leurs patientes, sans doute parce qu’ils seraient eux-mêmes pris dans leurs propres sentiments de culpabilité. Les politiques semblent également sourdes à ces souffrances puisque aucune loi sur l’avortement n’envisage de prévention ou de traitement.” Si “le vécu de l’avortement dépend d’un grand nombre de facteurs : religion, raisons de l’IVG, liberté dans la prise de décision, compréhension de l’entourage, âge de la patiente, etc. (…) il n’est pas exagéré d’affirmer que chaque femme souffrira, plus ou moins intensément et de façon plus ou moins consciente, suite à un avortement.” “La priorité semble donc de reconnaître cette souffrance et de lui permettre de s’exprimer“. 

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