Le Congrès chilien[1] a donné mardi 4 août une première approbation au projet de loi visant à dépénaliser l’avortement. Ce projet de loi avait été annoncé par la présidente du Chili, Michelle Bachelet, en juin dernier (cf. Gènéthique du 2 juin 2014), puis présenté en janvier et voté en Commission parlementaire par 8 voix pour et 5 contre (cf. Gènéthique du 2 février 2015).
Ce projet de loi autorise l’« avortement thérapeutique » en cas « de risque pour la vie de la mère, de malformations ou de grossesse issue d’un viol ». Il prévoit « le diagnostic d’un médecin, entériné par un autre praticien », et reconnaît aux médecins le droit à l’objection de conscience. Le texte « devra être voté en séance plénière avant d’être examiné article par article ».
Depuis 1989 l’avortement est totalement interdit au Chili, mais le débat est régulièrement relancé et douze projets de loi ont déjà été présentés et rejetés (cf. Gènéthique du 22 novembre 2006, 6 avril 2012, 8 juillet 2013).
Les évêques catholiques, avec le soutien des mouvements pour la vie du Chili ont lancé depuis janvier dernier « une vaste campagne contre la légalisation de l’avortement ». Ils « appellent les législateurs catholiques à ne pas cautionner des lois injustes » et encouragent l’Etat à « mettre en place des programmes de soutien pour accompagner les mères victimes de viol » : « il est certes inhumain d’abandonner à elles-mêmes les femmes victimes de viol mais il est tout aussi inhumain de priver de sa vie un être innocent ».
[1] Congrès national ou Parlement : il est composé du Sénat (38 membres) et de la Chambre des députés (120 membres). Michelle Bachelet, présidente du Chili depuis 2013 détient la majorité dans les deux Chambres.
AFP (05/08/2015) ; Radio vatican (03/08/2015)