Chantal Crivello et Chantal Lamarre, toutes deux mères d’enfants trisomiques, réagissent à la recommandation du Commissaire à la santé de proposer à toutes les femmes enceintes de recourir gratuitement au dépistage prénatal de la trisomie 21 (cf. Synthèse de presse du 29/01/09).
"Mon point de vue est partagé. Autant je comprends que c’est un test qu’on veut rendre accessible à tous en le rendant gratuit, autant je me dis que c’est un pas en arrière pour les gens trisomiques. On pousse depuis tellement de temps pour qu’ils soient des personnes à part entière dans notre société, pour qu’ils occupent des emplois. Je conçois mal où on veut en venir avec une telle mesure. C’est comme faire un pas en avant et ensuite reculer de deux pas", estime Chantal Lamarre.
Chantal Crivello se demande elle "pourquoi veut-on éliminer nos enfants trisomiques ?", "quel message envoie-t-on en tant que société ? On renvoie à une image que ces gens ne sont pas normaux, ce qui est inadmissible à mes yeux".
Toutes deux s’inquiètent du fait que, selon elles, de plus en plus de femmes choisiront de passer ce test et d’avorter si l’enfant est diagnostiqué trisomique 21, et ce dans un laps de temps très court. Elles suggèrent enfin que l’argent investi dans les tests prénataux soit plutôt consacré pour répondre aux besoins réels des parents.
La Revue.qc.ca (Kevin Riopel) 17/02/09