En 2014 et 2015 en Belgique, « 62,8 % des euthanasies pratiquées l’ont été pour des personnes de plus de 70 ans ». La proportion de décès par euthanasie a augmenté dans les maisons de retraite, passant de 5% en 2002 à 12% en 2015. La Mutualité Chrétienne[1] met en garde contre une société où les personnes ne trouveraient plus « autour d’elles et en elles, du sens à leur existence », entrainant une « fatigue de vivre ».
Luc Van Gorp, dirigeant de la Mutualité Chrétienne, affirme que la « surmédicalisation des soins », bien qu’apportant un véritable « soulagement de l’entourage au quotidien », génère un « fort isolement social de la population vieillissante ». Or, explique-t-il, « il semble que pour nos aînés, l’espérance de vie importe moins que la qualité de vie ».
Selon Geert Messiaen, secrétaire général des Mutualités libérales, « tout investissement dans les soins de santé doit avoir pour but de faire vivre les personnes le plus longtemps possible en bonne santé ». « L’âge n’a pas sa place dans cette équation. » Il s’inquiète de l’incapacité grandissante de la population à « accueillir correctement le vieillissement de la population », car les moyens financiers ne suivent pas, obligeant les institutions à se concentrer « exclusivement sur les aspects techniques des soins, au détriment du relationnel ».
Il prédit un avenir sans personnes âgées. En cause, la « lassitude voire [la] désespérance » des « générations survivantes » qui demanderont « une euthanasie préventive ».
C’est pourquoi Luc Van Gorp appelle à « sortir de la logique de surmédicalisation » qui entraine un risque d’acharnement thérapeutique. Il invite à « lâcher prise » et encourage les familles et le voisinage « à cultiver les liens sociaux ».
[1] Mutuelle belge.
Institut Européen de Bioéthique (13/12/2017)