Polémique autour des conséquences psychiques de l’IVG

Publié le 22 Mar, 2012

Dans le quotidien Libération, deux tribunes consécutives relatives au rapport du Pr  Israël Nisand sur la sexualité des mineurs ont été publiées en mars 2012. Dans une première tribune, du 1er mars 2012, deux sociologues, Mmes Bajos et Ferrand, et trois médecins, Mmes Meyer, Moreau et Warszawski, affirmaient que ce rapport est "moralisateur" quant à la question de l’IVG. Suite à celle-ci, le Pr Israël Nisand et Brigitte Letombe, gynécologues, et la psychanalyste Sophie Marinopoulos ont publié une réponse dans ce même quotidien, le 9 mars 2012 (Cf. Synthèse de presse du 09/03/12). Ils faisaient part de leurs observations, liées à leur expérience clinique, selon lesquelles des femmes restent douloureusement marquées après avoir eu recours à l’avortement.

Le 20 mars 2012, Libération a publié de nouvelles réactions. Pour Mmes Bajos, Ferrand, Meyer, Moreau et Warszawski, "affirmer que le recours à l’avortement augmente les troubles psychiques est une assertion fausse, réfutée par les recherches scientifiques".

Pour le collectif "Les filles des 343", composé de militantes féministes, il n’existerait pas de lien entre avortement et souffrances psychiques. Pour ce collectif, avorter est une "décision qui doit être respectée", et la pression mise sur les "épaules" et les "ventres [des femmes] contribue à les rendre […] malheureuses". Selon un groupe de médecins, gynécologues et obstétriciens, qui publient également un article dans Libération, "Nul ne peut se prévaloir du monopole du psychisme des femmes", et c’est le "regard condescendant, culpabilisant de la société relayé par trop de médecins […] qui produit tant de ravages". Ils affirment qu’ils continueront résolument "à oeuvrer pour que cet acte [l’IVG] soit, comme c’est souvent le cas, un acte structurant de leur vie".

Suite à ces réactions,  le Pr Israël Nisand, Brigitte Letombe et Sophie Marinopoulos ont publié une tribune le 22 mars 2012 dans Libération. Selon eux, à la question de savoir si "l’IVG constitue ou non un moment bénéfique dans la vie d’une femme", la réponse est "négative". En faisant "croire que l’IVG n’aurait aucune conséquence psychique sur les femmes", l’objectif majeur est ici de "protéger le droit à l’IVG". Or, "la meilleure IVG, surtout pour une jeune femme, est celle que l’on a pu prévenir". Ils ajoutent qu’en publiant ce rapport sur la sexualité des mineurs, l’objectif est également de "trouver des solutions qui permettraient d’inverser la courbe, croissante depuis vingt-cinq ans, des 90 000 IVG par an chez les moins de 25 ans".

Libération 20/03/12 et 22/03/12

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