Une étude publiée dans the European Heart Journal révèle que « le risque de naître avec une malformation cardiaque majeure est 36% [1] plus élevé chez les bébés conçus à l’aide de techniques de procréation assistée [2], telles que la fécondation in vitro (FIV) » [3].
« Les chercheurs estiment que cette découverte est importante car les malformations cardiaques congénitales sont la forme la plus courante de malformations congénitales, et certaines d’entre elles sont associées à des complications mettant en jeu le pronostic vital », souligne la Société européenne de cardiologie (ESC) dans son communiqué.
Une vaste étude
Pour obtenir ces résultats, les scientifiques ont analysé les données relatives à tous les enfants nés au Danemark entre 1994 et 2014, tous les enfants nés en Finlande entre 1990 et 2014, ceux nés en Norvège entre 1984 et 2015 et ceux nés en Suède entre 1987 et 2015, « soit plus de 7,7 millions de personnes au total ».
Ils ont comparé les données des bébés nés à la suite d’une procréation assistée, qui incluent la FIV, l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) et la congélation d’embryons, avec les données des bébés conçus naturellement.
Les chercheurs ont tenu compte d’autres facteurs susceptibles d’augmenter le risque de malformations cardiaques congénitales, « tels que l’année de naissance de l’enfant, le pays de naissance, l’âge de la mère au moment de l’accouchement, le fait que la mère ait fumé pendant la grossesse ou qu’elle ait souffert de diabète ou de malformations cardiaques ».
Un risque équivalent quelle que soit la technique
Les scientifiques ont observé un risque « similaire » « quel que soit le type de procréation assistée utilisé »[4]. Toutefois, le risque était plus élevé en cas de naissance multiple après PMA que pour les naissances uniques après PMA (2,47% contre 1,62%). « Le fait que le risque de malformations cardiaques soit similaire quel que soit le type de procréation assistée utilisé peut indiquer qu’il existe un facteur commun qui sous-tend l’infertilité des parents et la cardiopathie congénitale de leurs bébés », analyse le professeur Ulla-Britt Wennerholm de l’université de Göteborg en Suède qui a dirigé ces travaux.
De précédentes études ont montré que les bébés conçus à l’aide de techniques de procréation assistée présentent un risque plus important de prématurité et de faible poids à la naissance, rappelle-t-elle. En outre, « nous savons déjà que les bébés nés après une technique de procréation assistée présentent un risque plus élevé de malformations congénitales en général ». Avec ces travaux, « nous avons également constaté un risque plus élevé de malformations cardiaques congénitales, la malformation congénitale majeure la plus fréquente ».
Désormais, les procédures de PMA concernent « 2 à 8 % des naissances selon les pays », indique le Dr Nathalie Auger, du Centre de recherche de l’hôpital de l’Université de Montréal. Les femmes qui s’engagent dans ces procédures sont-elles informées des risques ?
[1] Risque de 1,84 % contre 1,15 %
[2] PMA pour procréation médicalement assistée
[3] Nona Sargisian, Max Petzold, Eva Furenäs, Mika Gissler, Anne Lærke Spangmose, Sara Malchau Lauesgaard, Signe Opdahl, Anja Pinborg, Anna-Karina A Henningsen, Kjersti Westvik-Johari, Kristiina Rönö, Christina Bergh, Ulla-Britt Wennerholm. Congenital heart defects in children born after assisted reproductive technology: a CoNARTaS study. European Heart Journal, 2024; DOI: 10.1093/eurheartj/ehae572
[4] FIV ou ICSI, embryons frais ou congelés
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