PMA pour toutes : les « mauvais arguments » invoqués par le CCNE

Publié le 1 Oct, 2018

Les arguments évoqués par le CCNE pour défendre l’ouverture de l’accès de la PMA aux femmes seules ou homosexuelles « peinent à convaincre ». La journaliste Charlotte d’Ornellas, constate le « volte-face » du CCNE entre 2005 et 2017, liste ses arguments et y répond :

 

L’argument de la discrimination : la PMA étant autorisée pour les couples homme-femme stériles, il serait discriminant qu’elle ne le soit pas pour les femmes seules ou homosexuelles. La PMA « tout court » pose déjà problème rappelle Charlotte d’Ornellas : le statut de l’embryon humain, la question du tiers donneur et des origines de l’enfant. La « PMA pour toutes » y ajoute « l’institutionnalisation de l’absence de père », alors que la Convention internationale relative aux droits de l’enfant précise que ce dernier a « dans la mesure de possible, le droit de connaitre ses parents et d’être élevés par eux ».

 

L’argument de l’hypocrisie : puisque certaines femmes seules ou homosexuelles ont déjà eu recours à la PMA à l’étranger, il faudrait l’autoriser plutôt que de la condamner. Mais « les législations étrangères n’ont absolument aucune raison d’influer sur la législation française », et « ces femmes ne sont pas ‘obligées’ d’aller à l’étranger : elles prennent la responsabilité de contourner la loi française et le pays n’a donc aucun compte à rendre sur ce terrain-là ».

 

L’argument de l’égalité : cet argument est en fait celui de l’égalitarisme « qui se fiche des exigences de la nature elle-même : les deux situations sont absolument incomparables puisqu’un homme et une femme sont naturellement féconds tandis que deux hommes ou deux femmes ne le sont jamais ».

 

L’argument de l’amour : une femme seule ou deux femmes homosexuelles « seront capables d’aimer ces enfants autant qu’un couple homme-femme ». Mais « l’amour que pourront porter deux femmes à un enfant n’efface pas le mensonge sur les origines de cet enfant, ni la nécessaire figure paternelle à laquelle tout enfant devrait avoir le droit ».

 

L’argument de l’imperfection du monde : la référence aux situations dramatiques (mais marginales) des familles ou le père est violent la mère alcoolique, ou inversement démontrerait qu’il vaudrait mieux deux mères à cet enfant. Mais ces situations pourront malheureusement aussi bien advenir avec deux hommes ou deux femmes : « La violence existe partout et elle n’est pas l’apanage des couples homme-femme ».

 

L’argument « psy » : des enfants grandissent déjà sans père (divorce, décès, abandon), et vont très bien. « Mais cette absence est considérée comme une blessure par la société » et « il y a une différence entre le fait de ‘faire face’ à une telle situation survenant dans le cadre de la vie privée sans avoir été planifiée ni organisée par la société, et l’instituer ab initio ».

 

L’argument de la vox populi : les sondages seraient favorables. Mais « le plus grand nombre ne devrait pas surpasser les besoins de l’enfant : la majorité sur un terrain pareil semble donc assez peu convaincante ».

 

L’argument qui n’a rien à voir : enfin certains « vont même jusqu’à évincer les réserves à l’extension de l’accès à la PMA en raison de la prise de parole – défavorable – des évêques de France », à cause des prêtres pédophiles « qui empêcheraient l’Eglise de pouvoir être crédible à défendre les intérêts de l’enfant ». Un argument « malhonnête », qui « rend caduque la réflexion d’une institution parce que certains de ses membres ont monstrueusement chuté ». Et un argument faible : « Parce que des enfants ont été violés ou agressés, il deviendrait légitime d’en priver d’autres de père » ?

Valeurs actuelles, Charlotte d’Ornellas (01/10/2018)

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