« PMA pour toutes » : l’écart se creuse entre l’offre et la demande

Publié le 2 Juil, 2024

En 2023, le nombre de donneurs de spermatozoïdes a baissé, passant de 714 candidats au don en 2022 à 676 selon les chiffres de l’Agence de la biomédecine (ABM). Tous les hommes âgés de 18 à 44 ans sont légalement autorisés à faire un don (cf. Don de gamètes, contraception : les jeunes ne méritent-ils pas qu’on les prenne au sérieux ?). C’est le premier recul observé depuis la légalisation de la « PMA pour toutes » en 2021.

Une demande multipliée par 8,5

« Au moins 1.400 donneurs par an, donc deux fois plus qu’à présent, seraient nécessaires pour répondre à la forte demande d’assistance médicale à la procréation », résume Marine Jeantet, directrice générale de l’ABM.

Auparavant, « seules 2.000 personnes en couple hétérosexuel faisaient appel à une AMP chaque année, et elles n’avaient pas toutes besoin de spermatozoïdes », précise-t-elle. « Depuis la modification de la loi, la demande a été multipliée par 8,5. » En effet, près de 13 000 demandes émanant de couples de femmes ou de femmes seules ont été recensées en 2023. « Le fossé se creuse donc entre l’offre et la demande. » (cf. PMA en France : vers « une concertation entre centres publics et privés »)

Le recours à l’ancien stock

Malgré la levée de l’anonymat en 2021, l’ABM continue à utiliser le stock précédent. Elle est autorisée à le faire jusqu’en mars 2025 (cf. Accès aux origines : les gamètes « ancien régime » prolongés jusqu’en 2025).

Il s’établissait à 32.000 paillettes en décembre dernier, contre 90.000 en mars 2023. Sur la même période, le nouveau est passé de 27 000 paillettes à 52 000. Or, « plusieurs paillettes de spermatozoïdes sont nécessaires pour effectuer une seule tentative d’AMP, et il faut souvent plusieurs tentatives avant d’aboutir à une naissance ».

Le frein de la levée de l’anonymat ?

Selon l’ABM, les donneurs ont besoin de plus d’informations. Un baromètre réalisé en mai dernier indique que seuls 23% des Français s’estiment bien informés en la matière (cf. Don de gamètes : les jeunes en retrait).

Par ailleurs, la levée de l’anonymat « freinerait 33 % des hommes interrogés à ne pas donner leurs gamètes ». Marine Jeantet affiche des doutes : « Nous n’avons pas observé de baisse de don lorsque l’anonymat a été levé en 2021. Les donneurs le savent, accès à ses origines ne vaut pas parentalité. Le droit est très clair. » (cf. Donneurs de gamètes : une information partielle pour ne pas décourager les dons ?) « Souvent, [les enfants issus de don] ont juste besoin de savoir à qui ils ressemblent ou de poser des questions sur leurs prédispositions génétiques », veut-elle rassurer (cf. Enfants nés de dons de sperme : la légitime recherche des origines).

Enfin, la directrice de l’ABM dénonce le manque de « générosité » des hommes. « Que cela concerne le don de sang, de moelle, d’organes ou, ici, de gamètes, les hommes donnent toujours moins que les femmes », affirme-t-elle.

 

Source : 20 minutes, Lise Abou Mansour (02/07/2024) – Photo : Peggy und Marco Lachmann-Anke de Pixabay

Partager cet article

Synthèses de presse

blood-1813410_1920
/ Génome

Drépanocytose : un patient voit ses symptômes disparaitre après une thérapie génique

Sebastien Beauzile, un jeune homme de 21 ans atteint de drépanocytose a vu ses symptômes disparaitre après l’administration d'une thérapie ...
Dystrophie musculaire de Duchenne : décès d’un patient traité par thérapie génique
/ Génome

Dystrophie musculaire de Duchenne : décès d’un patient traité par thérapie génique

Un patient est décédé alors qu'il recevait le traitement baptisé Elevidys, une thérapie génique pour la dystrophie musculaire de Duchenne ...
L’Espace européen des données de santé définitivement adopté
/ E-santé

L’Espace européen des données de santé définitivement adopté

Le règlement sur l’espace européen des données de santé a été officiellement publié au JO de l’Union européenne. Il entrera ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.